Trois personnes soupçonnées d'appartenir au mystérieux "groupe AZF" qui avait menacé de saboter le réseau ferré français en 2003-2004 ont été interpellées mardi matin, a-t-on appris de sources proches de l'enquête.
Deux hommes et une femme. Âgées d'une cinquantaine d'années, ces deux hommes et une femme ont été arrêtés par la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire, dans l'Yonne, le Loiret et la Seine-et-Marne, ont précisé ces sources. Selon une autre source proche de l'enquête, les hommes sont nés en 1947 et 1953 et la femme en 1962.
Menace de poser "une série de bombes". Le groupe "d'action AZF" avait défrayé la chronique en 2003-2004 en menaçant de faire sauter le réseau ferré s'il n'obtenait pas une forte rançon. Ce groupe avait disparu sans qu'aucun membre ne fût arrêté. Les menaces avaient été prises très au sérieux par les autorités publiques après la réception de plusieurs lettres signées "AZF", sans explicatif du sigle, affirmant que le groupe avait posé une "série de bombes" sur des voies ferrées, début 2004.
Découverte d'un engin explosif. Le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire, confiée aux deux juges antiterroristes Jean-Louis Bruguière et Philippe Coirre, le 18 février, trois jours avant la découverte sur les indications du groupe, à Folles dans la Haute-Vienne, d'un engin explosif sophistiqué placé sous le ballast de la ligne Paris-Toulouse.
L'affaire avait également été marquée par la rocambolesque correspondance via la rubrique "Messages personnels" du quotidien Libération entre "Mon gros loup" (AZF) et "Suzy" (police) afin d'organiser la remise de la rançon. Après l'échec de cette remise et la découverte d'une autre bombe sur la ligne Paris-Troyes-Bâle qui, selon le ministère de l'Intérieur, ne correspondait pas aux engins du groupe AZF, celui-ci avait annoncé le 25 mars 2004 la suspension de ses actions.
"Des signalements" qui "remontent à quelques mois". Selon une source proche du dossier, l'enquête a rebondi après "des signalements remontant à quelques mois". Pour l'heure, les policiers restent très prudents sur les motivations du groupe. "Ils menaçaient l'Etat et voulaient se présenter comme un groupe terroriste mais réclamaient une forte somme d'argent", a rappelé une source proche de l'enquête. Le groupe s'était qualifié dans un courrier de "groupe de pression à caractère terroriste", et avait dénoncé notamment des "politiciens davantage occupés d'eux-mêmes que de l'Etat".