0:52
  • Copié
Virginie Riva, édité par Antoine Terrel
Jeudi, le gouvernement a annoncé une série de 23 mesures pour le département de Seine-Saint-Denis, dont la mise en place d'une prime de 10.000 euros pour les fonctionnaires, à condition de rester au moins cinq ans en poste. Une mesure insuffisante, selon le professeur d'anglais Gabriel Lattanzio, invité d'Europe 1. 

C'est l'une des mesures phares du plan dévoilé jeudi par le gouvernement pour la Seine-Saint-Denis : l'attribution d'une prime de 10.000 euros aux fonctionnaires à condition de rester au moins cinq ans en poste. Cette mesure vise à fidéliser ces fonctionnaires, mais ne convainc pas tous les principaux concernés, à l'image de Gabriel Lattanzio, professeur d'anglais au lycée Paul-Robert des Lilas. "On n'est pas du tout à la hauteur avec ce chiffre", explique-t-il au micro d'Europe 1. 

"Si on regarde la perte d'attractivité du métier d'enseignant, on n'est pas du tout à la hauteur", déplore l'enseignant. "Bien sûr, 10.000 euros, c'est impressionnant, mais il faut voir les conditions dans lesquelles on va nous les donner", ajoute-t-il, rappelant que "depuis 30 ans, le pouvoir d'achat des enseignants a vraiment baissé".

"Il y a des besoins humains sur le terrain"

Pour Gabriel Lattanzio, la mesure gouvernementale est "assez limitée". "Il y a des besoins humains sur le terrain", rappelle-t-il. "Quand on a des classes à 35 élèves, on fait le travail d'autant moins facilement." Or, estime-t-il, "le gouvernement n'a pas décidé d'agir à ce niveau-là." 

"Ce qui est nécessaire, c'est de reconnaître que les conditions de recrutement, de rémunération, d'un enseignant, c'est la qualité de l'étude des élèves", dit-il encore. Et de conclure : "C'est ça le sujet, les conditions de travail, le métier en tant que tel, et pas juste une prime qui aura lieu peut-être une fois pendant un temps, avec un problème qui se reposera plus tard".