C'est l'une des mesures phares du plan dévoilé jeudi par le gouvernement pour la Seine-Saint-Denis : l'attribution d'une prime de 10.000 euros aux fonctionnaires à condition de rester au moins cinq ans en poste. Cette mesure vise à fidéliser ces fonctionnaires, mais ne convainc pas tous les principaux concernés, à l'image de Gabriel Lattanzio, professeur d'anglais au lycée Paul-Robert des Lilas. "On n'est pas du tout à la hauteur avec ce chiffre", explique-t-il au micro d'Europe 1.
"Si on regarde la perte d'attractivité du métier d'enseignant, on n'est pas du tout à la hauteur", déplore l'enseignant. "Bien sûr, 10.000 euros, c'est impressionnant, mais il faut voir les conditions dans lesquelles on va nous les donner", ajoute-t-il, rappelant que "depuis 30 ans, le pouvoir d'achat des enseignants a vraiment baissé".
"Il y a des besoins humains sur le terrain"
Pour Gabriel Lattanzio, la mesure gouvernementale est "assez limitée". "Il y a des besoins humains sur le terrain", rappelle-t-il. "Quand on a des classes à 35 élèves, on fait le travail d'autant moins facilement." Or, estime-t-il, "le gouvernement n'a pas décidé d'agir à ce niveau-là."
"Ce qui est nécessaire, c'est de reconnaître que les conditions de recrutement, de rémunération, d'un enseignant, c'est la qualité de l'étude des élèves", dit-il encore. Et de conclure : "C'est ça le sujet, les conditions de travail, le métier en tant que tel, et pas juste une prime qui aura lieu peut-être une fois pendant un temps, avec un problème qui se reposera plus tard".