Les déclarations de Jonathann Daval, qui a avoué avoir tué son épouse Alexia en octobre avant de se rétracter, ne correspondent en rien à la réalité de l'autopsie de la jeune femme étranglée et brûlée, a déclaré jeudi Me Jean-Marc Florand, avocat de la famille de la victime.
Une crédibilité "sujette à caution". "La crédibilité de Jonathann Daval est sujette à caution. (...) Rien ne colle à l'objectivité du dossier" et des rapports d'autopsie, a déclaré Me Florand, lors d'une conférence de presse à Vesoul. "Ce dossier est dans l'impasse, le mystère s'épaissit", a insisté à plusieurs reprises l'avocat des parents d'Alexia Daval, de sa soeur et de son conjoint.
Un volte-face la semaine dernière. Actuellement incarcéré à la maison d'arrêt de Dijon, Jonathann Daval, informaticien de 34 ans, avait avoué fin janvier, lors de sa garde à vue, avoir tué sa femme lors d'une dispute, mais nié avoir brûlé le corps retrouvé en forêt plusieurs jours après sa disparition et n'avait pas fourni de détails sur ce qu'il s'était passé. Il a fait volte-face la semaine dernière devant le juge d'instruction chargé de l'affaire, rencontré à sa demande, et a accusé son beau-frère Grégory Gay, le conjoint de la soeur d'Alexia, d'avoir étranglé la jeune femme en tentant de la maîtriser lors d'une crise d'hystérie au domicile des parents de la jeune femme, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017, et qu'ensuite un pacte familial aurait été passé pour tout taire. "Jusqu'à présent ce qu'il a déclaré ne correspond à rien. (...) Ou il n'assume pas, ou il est dingue, ou ce n'est pas lui", s'est interrogé Me Florand.
Des "traits pervers". Selon une source proche du dossier, une première expertise psychiatrique de Jonathann Daval, qui a reconnu avoir étranglé sa femme en octobre avant de nier être l'auteur du meurtre, pointe des "traits pervers" chez ce suspect capable de "manipulation". Me Florand a estimé également que "se pose la question de sa santé mentale". La "conviction" de l'avocat de la famille est qu'Alexia Daval "a été tuée par une ou deux personnes, avec une grande violence et une rage considérable". La strangulation n'aurait été que "la fin de l'épisode mortifère", intervenant après "de graves violences". Ni l'heure, ni le lieu de sa mort n'ont été déterminés avec certitude.