Le meurtre de Sarah Halimi en 2017 avait provoqué une profonde indignation. La sexagénaire juive avait été défenestrée. Depuis, le suspect a été déclaré pénalement irresponsable. En visite en Israël, Emmanuel Macron a bousculé la séparation des pouvoir en se prononçant en faveur d'un procès devant les expatriés français. "Même si à la fin le juge devait décider que la responsabilité pénale n'est pas là, le besoin de procès, lui, est là", a notamment déclaré le président français. Une position vivement critiquée par Christian Saint-Palais, le président de l'association des avocats pénalistes, au micro d'Europe 1.
"Je comprends qu'il soit sensible à l'émotion qui s'exprime d'autant qu'elle a gagné tout le pays", a affirmé l'avocat pénaliste. "Mais je n'admets pas qu'il s'exprime sur une affaire judiciaire en cours en donnant le sentiment qu'il critique la décision qui a été rendue." Christian Saint-Palais n'a pas manqué de souligner le sérieux du travail des magistrats et de leurs collaborateurs lors de cette affaire.
Contre la tenue d'un "procès à tout prix"
"[Emmanuel Macron] se trompe en disant qu'il faut absolument répondre à la demande des victimes en organisant un procès", a-t-il poursuivi. "On n'organise pas un procès à tout prix, on ne juge pas ceux qui ont été déclarés irresponsables au moment du passage à l'acte." Pour lui, il s'agit d'un "principe auquel nous devons nous tenir".
La Cour de cassation doit prochainement se prononcer sur la responsabilité pénale du suspect.