Meurtre de Sophie Toscan du Plantier : vers un nouveau procès

Le journaliste anglais Ian Bailey. © AFP
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G.S. avec AFP , modifié à

Une juge d'instruction a renvoyé devant les assises le journaliste anglais Ian Bailey, principal suspect dans l'enquête sur le meurtre de Sophie Toscan du Plantier.

Une juge d'instruction a renvoyé devant les assises le journaliste anglais Ian Bailey, principal suspect dans l'enquête sur le meurtre de Sophie Toscan du Plantier, en 1996 en Irlande, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.

"Un soulagement". Dans son ordonnance rendue le 27 juillet, Nathalie Turquey, la juge d'instruction en charge de l'enquête, a renvoyé le journaliste devant les assises pour "homicide volontaire", selon ces sources. "Après 20 ans d'instruction, c'est une grande satisfaction et un soulagement d'arriver enfin à un procès dans cette affaire", a réagi auprès de l'AFP Me Alain Spilliaert, avocat de la famille Toscan du Plantier. Le procès, dont la date n'a pas été encore fixée, devrait se tenir en l'absence du journaliste.

Une extradition "peu probable". La Cour suprême irlandaise avait refusé en 2012 sa remise à la justice française, invoquant notamment l'absence de réciprocité entre les deux pays en matière d'extradition. Un second mandat d'arrêt européen a été émis le 13 juillet à l'encontre de Ian Bailey et notifié aux autorités irlandaises. "Il est peu probable que l'Irlande donne suite", a estimé Me Alain Spilliaert. "Mais nous avons porté l'affaire devant les institutions européennes et nous espérons, un jour, obtenir gain de cause", a-t-il ajouté.

Frappée à coups de parpaing. Sophie Toscan du Plantier avait été trouvée morte au matin du 23 décembre 1996, en vêtements de nuit, en contrebas de sa maison isolée de Schull, un village de la côte sud-ouest de l'Irlande, où elle était venue passer quelques jours avant Noël. Alors âgée de 39 ans, l'épouse du producteur de cinéma Daniel Toscan du Plantier - décédé depuis - avait été frappée à la tête à coups de parpaing.

Ian Bailey continue de clamer son innocence. Journaliste pigiste résidant à quelques kilomètres de là, Ian Bailey a rapidement fait figure de suspect en étant parmi les premiers sur les lieux du crime, puis en évoquant dans ses articles des éléments de l'enquête censés être connus uniquement du meurtrier et des enquêteurs.

"Et puis, surtout, il a une singulière obsession pour les rousses. Les nuits de pleine lune, prétendent certaines, il se rend devant chez elles pour les appeler et hurler à la mort, comme un loup-garou. Or, Sophie était rousse et a été tuée une nuit de pleine lune", raconte à son propos Paris Match en 2010, affirmant (sans préciser la source) que le journaliste connaissait la victime. Interpellé à plusieurs reprises par la police irlandaise, il a toujours clamé son innocence et n'a jamais été inculpé.