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Alexis Patri
Michel Field, actuellement directeur culture et spectacle vivant de France Télévisions, publie "Paris Emois". Un ouvrage où il raconte comment se croisent son parcours et la vie de la capitale. Une relation qu'il explique mardi au micro d'Anne Roumanoff et sa bande, dans l'émission "Ça fait du bien".
INTERVIEW

"Le face à face d'une ville et d'une vie". C'est, en une phrase, le parti-pris de Michel Field dans son nouveau livre Paris Emois, où il explore la capitale au travers de son propre parcours. Un parallèle qu'il développe mardi au micro d'Anne Roumanoff et sa bande dans l'émission Ça fait du bien, revenant sur les catastrophes récentes qui ont secoué Paris et modifier son visage : les attentats, l'explosion de la rue de Trévise, ou encore l'incendie de la cathédrale Notre-Dame.

Pour Michel Field, ces drames collectifs peuvent être comparés à des drames intimes. "C'est exactement comme lorsque l'on perd un parent, un enfant ou ami proche, et que l'on arrive à trouver de la résilience, cette sorte de pulsion vitale qui fait qu'on surmonte l'épreuve, même s'il reste des cicatrices" estime-t-il. "Et c'est ça la plus grande qualité de Paris, c'est sa capacité de résilience. Cette capacité à supporter et à surmonter les épreuves."

"Depuis les attentats, j'ai beaucoup de mal à me réapproprier le 11e arrondissement"

Précisant son propos, Michel Field prend l'exemple de l'incendie de Notre-Dame. "Ça nous a tétanisé, parce que c'était comme les parents que l'on croit immortels et qui s'en vont : on n'arrive pas à croire que les parents vont pouvoir mourir", compare-t-il. "L'idée que Notre Dame s'effondre était elle aussi inconcevable."

De la même façon, il confie avoir beaucoup de mal à se rendre, encore aujourd'hui, dans le 11e très touché par les attentats du 13 novembre 2015. "J'ai beaucoup de mal à me réapproprier le 11e, parce que j'ai des visages des copains de Charlie, etc qui me reviennent", regrette-t-il. "J'ai une sorte d'angoisse à chaque fois que je passe dans le 11e. Les habitants font revivre le quartier, et ils ont bien raison. Mais pour moi, c'est comme quand il y a une rupture affective très violente. On a quelquefois du mal à repasser devant les lieux où l'on s'est aimé."