La grève illimitée lancée par la CGT, troisième syndicat du groupe Michelin, a été peu suivie jeudi, en particulier sur les sites de Clermont-Ferrand, où se situe le siège social du fabricant de pneus. L’appel à la grève avait été lancé pour protester contre la fermeture des usines de Vannes (Morbihan) et Cholet (Maine-et-Loire), des décisions qui ont déclenché une large frustration parmi les salariés. "Nous avons appelé à la grève illimitée à la demande de certains salariés", a déclaré à l'AFP Romain Baciak, délégué syndical central de la CGT. Toutefois, ce dernier n’a pas pu donner de chiffres précis sur le nombre de grévistes. Selon la direction de Michelin, aucun gréviste n'a été comptabilisé sur les sites clermontois, qui emploient environ 9 000 personnes, principalement dans le secteur tertiaire.
Michelin suspend la production à Cholet et Vannes
La situation est cependant "particulière" dans les usines de Cholet et de Vannes, où la production a été arrêtée jusqu'au lundi 11 novembre. Le personnel des deux sites, qui emploient 1 254 personnes, bénéficie d’un régime d'“absence indemnisée”. Cette décision fait suite à l'annonce de la fermeture des deux sites, jugée nécessaire par Michelin pour répondre à une "dégradation de la compétitivité en Europe" et à la concurrence accrue en provenance d'Asie.
La direction a indiqué qu’aucune production n'aurait lieu pendant cette période, mais les grévistes restent mobilisés et expriment leur colère face à cette réorganisation.
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Manifestations et tensions sociales à venir
Le "temps fort" de la mobilisation se concentrera vendredi, avec un rassemblement prévu devant le site de La Combaude à Clermont-Ferrand. Cette manifestation, organisée par l'intersyndicale, regroupe la CGT, Sud et la CFE-CGC, le premier syndicat du groupe. Le rassemblement sera suivi d'une manifestation à Cholet, au même moment.
L'intersyndicale a décidé de refuser l'invitation du président de Michelin, Florent Menegaux, à une rencontre, soulignant que le dialogue social était "au point mort". "Les organisations syndicales ont accumulé une grande frustration ces dernières années", a déclaré José Tarantini, représentant de la CFE-CGC. "Pour ces fermetures, rien n'a été anticipé, et nous sommes sûrs qu'ils ne vont pas s'arrêter là."
Les fermetures des usines de Vannes et Cholet ont créé une onde de choc dans les deux villes, où la perte d'emplois représente un coup dur pour l'économie locale. "Tout le monde est touché", a déclaré Nicolas Robert, représentant de Sud. Pour les syndicats, ces fermetures ne sont que le début d'une série de décisions similaires qui pourraient toucher d’autres sites de production à l'avenir.