Plus de 1.600 migrants ont été pris en charge après le démantèlement du camp parisien de la porte de la Chapelle. Certains ont atterri dans un gymnase de la rue de Courcelles, où Europe 1 les a rencontrés.
Ils sont au total 1.606 migrants à avoir été évacués jeudi matin de leur campement parisien situé porte de la Chapelle. Tous ont été relogés dans des gymnases des 16ème et 17ème arrondissements de la capitale, comme celui de la rue de Courcelles.
Il y a dans ce gymnase une centaine de personnes environ, des hommes seuls, afghans en majorité, mais aussi des Soudanais, des Érythréens qui étaient quelques heures plus tôt au campement de la porte de la Chapelle. Ils sont désormais installés ici, sur des lits de camp, où tous se reposent.
Tous aussi attendent d’être pris en charge, en particulier au niveau du logement. "Peut-être dans un mois, c’est ce qu’ils ont dit. Un ou deux mois, on ne sait pas", témoigne Abdou, un Soudanais de 26 ans. "Pour l’instant, il fait froid, on était dans des tentes, à la Porte de la Chapelle. Je n’ai pas peur, je suis calme, parce que j’attends ce qu’ils vont faire. Je pense que c'est juste des procédures. Après, ils vont trouver des bonnes solutions", espère le jeune homme.
"Il faut individualiser les situations"
Le gymnase est géré par la Fondation de l’Armée du salut qui a enregistré toutes les personnes qui sont ici. Les bénévoles leur ont demandé leurs nom et prénom, et leur ont donné des badges d’accès au gymnase. Avec une préoccupation principale : que ces migrants ne quittent pas le gymnase.
"Il faut tout de suite être vigilant pour qu’il n’y ait pas de remise à la rue, que chacun puisse aller dans le bon dispositif", explique Emmanuel Olivier, le président de la Fondation. "Il faut individualiser les situations, se dire 'voilà, on a des personnes qui relèvent du droit commun, donc ils ont un travail, des ressources, ils ont le droit d’aller dans une résidence sociale, dans un lieu adapté'. Et Les primo-arrivants, ça va être de faire les demandes d’asile. Et puis le soin", énumère-t-il.
Soigner donc, et éviter que ces migrants ne quittent le gymnase, faire en sorte qu’ils ne retournent pas dans les camps d’Aubervilliers ou de la Villette par exemple, où ils risquent, selon les associations, d’être acheminés vers des centres de rétention.