Le maire écologiste de Grande-Synthe, dans le Nord, a défendu le bien-fondé du camp de réfugiés installé dans sa commune. "Ce n’est pas le camp de Grande-Synthe qui fabrique les passeurs : ce sont les barbelés et les murs que l’on construit aux portes de l’Europe. Il y a eu des passeurs pendant la guerre d’Espagne, pendant la seconde Guerre mondiale aussi", a déclaré Damien Carême, jeudi soir, lors du Club de la presse d’Europe 1.
"L’Allemagne a eu un courage politique que nous n’avons pas eu". Le maire écologiste, à l’origine de l’ouverture du camp, a également critiqué la politique d’accueil des migrants pratiquée par la France. "On aurait dû accueillir les migrants. On ne refuse pas de les accueillir, ils sont là. (…) Un certain nombre de pays européens aurait pu avoir la même attitude (d’accueil des migrants). Angela Merkel a eu un courage politique que nous n’avons pas eu en France", a considéré Damien Carême, auteur du livre "On ne peut rien contre la volonté d'un homme". L’édile a également soutenu que le camp de Grande-Synthe resterait ouvert tant qu’aucune solution "pérenne" ne sera trouvée pour accueillir les migrants.
1.500 migrants dans le camp. Ce camp humanitaire aux normes internationales, ouvert en mars 2016 par la municipalité écologiste, accueille 1.500 migrants. Après de nombreuses tensions et rixes entre réfugiés, l’État avait affirmé à plusieurs reprises vouloir fermer le camp de Grande-Synthe. Face à l’opposition de la mairie, l’État a finalement renoncé et a prolongé la gestion du camp pour six mois supplémentaires, avec pour objectif de réduire sa capacité.