Environ deux cents personnes ont manifesté samedi après-midi à Paris pour soutenir les réfugiés et protester contre les évacuations répétées de campements de migrants dans la capitale. Aux cris de "no police, liberté", les manifestants, partis de la place Stalingrad (19e arrondissement) ont défilé dans le calme jusqu'à la place de la République, où ils devaient faire demi-tour. Les migrants et leurs soutiens, réunis par plusieurs collectifs, dénonçaient notamment les évacuations qui ont lieu quasi quotidiennement depuis fin juillet aux abords de la place Stalingrad, où Afghans et Soudanais tentent d'installer des campements de fortune.
Manifestation #migrants direction République pic.twitter.com/oShe5PNOOG
— Madjid Messaoudene (@MadjidFalastine) 13 août 2016
Manifestation pour les droits des #migrants en cours. Canal saint Martin direction place de la république. pic.twitter.com/pnwa3JubwU
— CPSE (@CPSE75) 13 août 2016
"Préserver l'ordre public". "La police vient tous les jours pour nous faire partir. Tous les jours, ils nous emmènent au commissariat. Mais tous les soirs je reviens", témoignait Mustapha, arrivé du Soudan il y a trois semaines en passant par l'Italie, en montrant l'Obligation de quitter le territoire (OQTF) qui lui a été notifiée depuis. "On n'est pas beaucoup, un millier seulement. Je ne veux pas la charité, je veux juste que l'on m'aide pour apprendre la langue et faire les démarches", a-t-il ajouté, en assurant vouloir "rester en France, mais pas comme ça". Du côté de la préfecture de police, on explique ces interventions par la nécessité "de préserver la salubrité et l'ordre public" et d'"éviter la réimplantation de nouveaux campements" dans cette partie de la capitale qui a déjà connu près de trente démantèlements en un peu plus d'un an, au rythme de flux migratoires toujours soutenus.
Un manque d'hébergements. Ces opérations "seront renouvelées si nécessaire", avait expliqué la préfecture début août. Mais cette politique est vivement dénoncée par les collectifs de soutien aux exilés, qui s'étaient déjà rassemblés samedi dernier. Ils déplorent notamment une absence d'offres d'hébergement lors de ces évacuations menées sans la préfecture de région ni la ville de Paris. "On leur dit +partez d'ici+, mais c'est le seul endroit où ils peuvent aller", a raconté Aude, une bénévole, déplorant une "violence démesurée" lors de ces évacuations.