Migrants : pas de dispositif à Calais, dit le gouvernement aux associations

L'ancien emplacement de la "Jungle", trois mois après son démantèlement. © DENIS CHARLET / AFP
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avec AFP

Trois mois après le démantèlement de la "Jungle", les ministres de l'Intérieur et du Logement ont prévenu lundi qu'aucune structure d'hébergement ne serait ouverte à Calais dans les prochains mois.

Le gouvernement ne compte pas ouvrir de structures d'hébergement pour migrants à Calais, et ce afin d'éviter tout "point de fixation", ont répété Bruno Le Roux et Emmanuelle Cosse lundi aux associations venues plaider pour un dispositif d'accueil.

Premier bilan, trois mois après. Trois mois après le démantèlement de la "Jungle", les ministres de l'Intérieur et du Logement ont réuni les acteurs de terrain lundi matin à Paris pour les assurer "de leur vigilance" et "tirer un premier bilan" de la situation à Calais, selon un communiqué commun. Cette réunion était très attendue par les associations qui alertent depuis le début de l'année sur un retour progressif des migrants sur Calais et jugent indispensable d'ouvrir des structures sur place pour les prendre en charge.

"Éviter la reconstitution de campements d'infortune". Sur ce point, les ministres ont "confirmé la fermeture de tout dispositif sur la lande de Calais" afin "de ne pas en faire un point de fixation". Il s'agit d'"éviter la reconstitution de campements d'infortune à Calais et ses environ", souligne le communiqué.

Ouverture d'un nouveau centre d'accueil. Les ministres ont cependant "confirmé l'ouverture prochaine d'un centre d'accueil pour mineurs non accompagnés" dans le Pas-de-Calais, annoncé l'ouverture dans le département d'"un nouveau Centre d'accueil et d'orientation" (CAO), ainsi que "le renforcement des capacités d'hébergement à l'échelle de la région des Hauts de France".

Les associations déçues. Du côté des associations, le refus de toute structure sur place a suscité la déception, même s'il s'inscrit en droite ligne des positions du gouvernement au lendemain du démantèlement du bidonville, fin octobre. "C'est un refus de principe" qui "nie la réalité de ce qui se passe sur le terrain", a affirmé Frédéric Amiel d'Emmaüs France. "Il y a là des mineurs, des gens qui ont besoin d'un lieu pour dormir, se réchauffer..." Aucune précision n'a été donnée sur le calendrier ni le lieu des futurs centres d'hébergement mais "d'après ce qu'on a compris ce sera de 80 à 100 km de Calais, ce qui est beaucoup trop loin", a ajouté Frédéric Amiel, pour qui "les gens continueront de venir sur Calais".