C'était une décision très attendue. Le centre d'accueil humanitaire pour migrants prévu à Paris ouvrira "autour de la mi-octobre" près de la porte de la Chapelle, et un second est prévu à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, "d'ici la fin de l'année", a annoncé mardi la maire Anne Hidalgo.
Un centre pour les hommes, l'autre pour les femmes et les enfants. Le site parisien, installé "dans une ancienne friche SNCF", sera réservé aux hommes seuls qui pourront y être hébergés pour une période "de cinq à dix jours", a-t-elle indiqué lors d'une conférence de presse détaillant ce projet lancé fin mai. Le deuxième site sera à Ivry-sur-Seine, dans l'ancienne usine des eaux et servira "pour les publics vulnérables, les femmes, les enfants, qui nécessitent un accompagnement beaucoup plus important", notamment au regard des réseaux de passeurs, a-t-elle indiqué.
950 places fin 2016. Le site parisien aura une capacité de "400 lits à l'ouverture", qui sera porté à "600 places d'ici la fin de l'année", et celui d'Ivry proposera 350 places, a précisé la maire de Paris. "Si d'autres sites doivent être créés, nous le ferons si nécessaire", a-t-elle martelé. "La vocation première est de mettre à l'abri les personnes en attendant qu'elles soient orientées" vers d'autres dispositifs d'hébergement, a indiqué la maire de Paris, expliquant que le projet serait piloté par Emmaüs solidarités. "Ce centre est une première en Europe et il correspond à nos valeurs", a-t-elle ajouté, en assurant agir "avec lucidité et sans naïveté aucune, mais avec humanité, et ça c'est notre devoir".
Bilan médical et aide psychologique. Après la multiplication des évacuations de campements indignes à Paris au cours de l'année passée, il fallait "changer de braquet et de méthode", a estimé Anne Hidalgo. "Cela passe par la création d'un centre d'accueil où les migrants qui arrivent pourront se poser, bénéficier d'un bilan médical, d'une aide psychologique et tout de suite d'un travail et d'un conseil sur leur situation et ce à quoi ils peuvent prétendre", a-t-elle affirmé. "Les sites retenus sont des sites temporaires, qui doivent accueillir dans deux à quatre ans d'autres projets" et "il faudra les libérer" à terme, a-t-elle prévenu.
Un "défi budgétaire". Ce centre représente aussi un "défi budgétaire" puisque l'investissement initial s'élève à 6,5 millions d'euros, pris en charge à 80% par la ville de Paris. L'État, qui assurera les coûts d'hébergement, consacrera de son côté "au moins 15 millions d'euros en année pleine", a de son côté indiqué la ministre du Logement Emmanuelle Cosse. Ce dispositif représente un "maillon supplémentaire de la chaîne que nous construisons depuis plusieurs mois", a indiqué la ministre, en soulignant que "conformément à ses valeurs et ses engagements, notre pays doit rester une terre d'asile".