Un homme de 33 ans, soupçonné d'avoir fait un mort et deux blessés à la kalachnikov début mai dans les Yvelines, a été mis en examen vendredi notamment pour assassinat et tentative d'assassinat, puis placé en détention provisoire, a-t-on appris du parquet de Versailles. Une jeune femme, qui l'hébergeait depuis plusieurs jours, a également été incarcérée, après sa mise en examen pour recel de malfaiteurs, a indiqué cette source. Dans un premier temps, cette jeune femme avait été présentée à tort comme sa compagne.
Un suspect qualifié de "dangereux". Le suspect, qui réside à Trappes, dans les Yveline, avait été interpellé mercredi matin en Seine-Saint-Denis, après une cavale de près de trois semaines. Qualifié de "dangereux" par une source proche de l'enquête, ce gérant de sociétés de transport a déjà accumulé 14 condamnations, notamment pour violences contre des proches ou des forces de l'ordre. Il était sorti de prison un an avant l'assassinat du frère d'une ex-compagne, le 6 mai au soir, sur le parking d'un fast-food à Plaisir. Onze impacts de balle avaient été retrouvés sur le corps et le pare-brise du véhicule de cet homme de 35 ans, mortellement touché au cou, au bras et à la cage thoracique.
La piste d'une vengeance "d'ordre privé". Selon les enquêteurs, il s'agirait a priori d'une "vengeance d'ordre privé", le suspect ayant par le passé accusé la victime d'être "à l'origine de la séparation" d'avec son ex-compagne. Le lendemain, peu après minuit, à quelques kilomètres de là, c'était au tour d'un homme de 31 ans, une connaissance du suspect, d'essuyer des tirs dans les jambes dans un square de Trappes. La nuit suivante, dans cette commune de la banlieue sud-ouest de Paris, un jeune homme de 21 ans était la cible de tirs similaires, toujours dans les jambes, sans que l'on sache si c'était "de la maladresse ou délibéré", avait souligné une source proche de l'enquête.
La même arme utilisée dans les trois cas. Des témoins et les deux blessés, connus tous deux pour trafic de stupéfiants, avaient identifié le même homme comme étant l'agresseur. Trois informations judiciaires distinctes, pour assassinat et tentatives d'assassinat, avaient été ouvertes, puis jointes la semaine dernière, après que le parquet eut considéré avoir "suffisamment d'éléments laissant présumer qu'il s'agit du même auteur". Les résultats de l'expertise balistique avaient révélé qu'une seule et même arme, un fusil d'assaut kalachnikov, avait été utilisée dans les trois cas.