Le Grand Paris franchira le pas en premier : en 2023, les vignettes Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus circuler sous peine d’une contravention. Et en 2024, seuls les véhicules Crit’Air 1 seront autorisés. De plus en plus d’édiles d'Île-de-France alertent sur le risque de révolte sociale qui pourrait en découler, comme Patrice Leclerc. Il est maire communiste de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine.
D’après lui, si dans un an, la Zone à faible émission voit le jour, la majorité des automobilistes de sa ville ne pourra plus circuler, affirme-t-il. "Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d'Île-de-France, donc ce sont celles et ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunt sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs", explicite l’élu.
Les maires refusent d’assurer les contrôles
"Il faut aider davantage à faire baisser les coûts", conclut-il. Il juge en effet les aides de l’État insuffisantes pour aider les plus modestes à changer de véhicule. Beaucoup de maires du Grand Paris, de gauche comme de droite, le rejoigne sur ce point : "La peur de la réaction des gens est telle que les maires de la métropole refusent d’assurer les contrôles ! Ils ont demandé à l’État de s’en charger qui devrait installer des portiques automatiques", rapporte Patrice Leclerc.
"Ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchées l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3", poursuit-il. "Je n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes voit le jour." C’est par peur, justement, de ces tensions sociales que le calendrier de l’interdiction des véhicules Crit’Air 3, et la mise en place des verbalisations sur les vignettes 3, 4, 5, ont été repoussés à 2023.