"On voit clairement une volonté d'étouffer l'affaire". Deux ans après la mort de son frère, la volonté d'Assa Traoré n'a pas faibli. Après deux autopsies et deux expertises, un nouveau rapport dévoilé mardi par Le Monde et rédigé par quatre médecins, donne de nouvelles explications sur la mort d'Adama Traoré, le 19 juillet 2016, et exonère les gendarmes de toutes responsabilités. Mais sa famille n'y croit pas, et le collectif "la vérité pour Adama", organise un nouveau rassemblement, ce samedi après-midi, sur le parvis de la Gare du Nord, à 14h30.
"Nous voulons que la Justice rétablisse la vérité". "C'est comme si, aujourd'hui, des médecins avaient écrit le contenu et qu'un gendarme avait pris un stylo pour écrire la conclusion", lance Assa Traoré au micro d'Europe 1. "Si la justice avait fait son travail, et que la reconstitution avait été faite, on aurait eu une expertise beaucoup plus claire. Nous voulons que la justice rétablisse la vérité dans la mort de mon frère, que les gendarmes soient mis en examen, et répondent de leurs actes", détaille-t-elle.
Une combinaison de plusieurs facteurs. D'après le rapport des quatre experts rendu il y a quelques jours aux juges d'instruction, c'est la combinaison de plusieurs facteurs qui a conduit au décès du jeune homme : une pathologie rare des poumons, un effort intense durant les 15 minutes de la course-poursuite avec les gendarmes, cumulée au stress, autant d'éléments qui, ont engagé de façon irréversible le pronostic vital d'Adama Traore. Mais la famille d'Adama Traoré conteste les conclusions de ce rapport : selon elle, les médecins partent d'un postulat de départ qui ne serait pas le bon, le fait que le jeune homme ait produit un effort trop intense lors de la course-poursuite et non au moment de son interpellation.
Quant aux gendarmes présents lors de la mort d'Adama Traoré, s'ils se sont expliqués devant les enquêteurs, ils n'ont jamais été entendus par les juges.