Les expertises s'enchaînent mais ne se ressemblent pas. Après deux autopsies et deux expertises, un nouveau rapport, dévoilé mardi par Le Monde, donne de nouvelles explications sur la mort d'Adama Traoré, le 19 juillet 2016, après une course-poursuite avec les gendarmes et une interpellation musclée.
Cette nouvelle expertise rédigée par quatre médecins met hors de cause les gendarmes. Selon les experts, les méthodes employées par les forces de l'ordre (notamment l'immobilisation genoux au sol, les menottes) n'ont pas joué de rôle majeur dans la mort du jeune homme. Par ailleurs, elle balaye la thèse selon laquelle Adama Traoré souffrait d'une malformation cardiaque, comme cela avait été évoqué dans de précédents rapports médico-légaux.
Des réactions en chaîne. Selon les médecins, la mort du jeune homme s'explique par des réactions en chaîne. Adama Traoré a été soumis à un stress et à un effort très intense pour tenter d'échapper aux gendarmes alors qu'il était atteint à la fois atteint d'un "trait drépanocytaire", qui peut perturber la distribution de l'oxygène dans l'organisme et d'une "sarcoïdose de stade 2", une maladie inflammatoire qui peut provoquer des complications respiratoires, détaillent-ils. Selon les experts, cités par Le Monde, la température extérieure, de plus de 30 degrés, aurait également pu aggraver les choses.
Ainsi, le jeune homme se serait retrouvé à la fois avec une faible quantité d'oxygène dans le sang, en état de déshydratation mais également avec une hyperviscosité sanguine. Ces éléments auraient alors entraîné progressivement la mort du jeune homme.
Un postulat de départ biaisé, selon la famille. Ces résultats ont été contestés par la famille d'Adama Traoré, rapporte Le Monde par le biais de leur avocat. Car selon elle, les médecins partent d'un postulat de départ qui ne serait pas le bon : le fait que le jeune homme ait produit un effort trop intense lors de la course-poursuite et non au moment de son interpellation.