Gisèle Halimi, figure majeure du féminisme en France, est morte mardi l’âge de 93 ans. L’avocate et femme politique, qui a consacré sa vie à la cause des femmes et au droit à l’avortement, a inspiré des générations de militantes. Pauline Baron, du collectif "Nous toutes", lui a rendu un hommage appuyé mardi midi sur Europe 1. "C’est un coup dur aujourd'hui pour le féminisme. Au moment où on a cette vague contre les violences sexistes et sexuelles, c'est un coup dur. Je pense que pour beaucoup de militantes qui luttent contre ces violences, c’est une très, très grande perte", a-t-elle déploré.
"Elle a permis de porter la question du viol au niveau juridique et dans le débat public"
"C’était une grande figure de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles avec le procès de Bobigny", a rappelé Pauline Baron. Gisèle Halimi, avocate engagée, s’est fait connaître lors du procès emblématique de Bobigny, en 1972, où elle défend une mineure jugée pour avoir avorté après un viol. Elle obtient la relaxe de la jeune femme et parvient à mobiliser l'opinion, ouvrant la voie à la dépénalisation de l'avortement.
"C'est quand même l'une des figures qui a permis de porter la question du viol au niveau juridique et dans le débat public", a poursuivi Pauline Baron. Gisèle Halimi a également fondé en 1971, avec Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, l'association pour le droit à l'avortement "Choisir la cause des femmes". La même année, l’avocate a été l'une des signataires du célèbre manifeste des 343 femmes disant publiquement avoir avorté.
Quatre ans plus tard, en 1975, la loi Veil sera finalement adoptée, après un long combat mené par Gisèle Halimi et tant d’autres femmes.