Une information judiciaire en recherche des causes de la mort a été ouverte mercredi soir après le décès, probablement un suicide, de l'ex-juge Jean-Michel Lambert, premier juge chargé en 1984 d'instruire l'affaire Grégory, a indiqué jeudi le parquet du Mans. Jean-Michel Lambert a été retrouvé mort mardi soir dans son appartement du Mans. "Il ne présentait aucune trace de violence, la tête étant recouverte d'un sac en plastique", avait précisé mercredi le procureur de la République du Mans, Fabrice Bélargent.
Attendre les résultats de l'autopsie. "Aucune trace d'effraction ni de désordre n'a été constatée sur place. Aucun écrit de nature à expliquer ce décès n'a été découvert", avait ajouté le magistrat. L'enquête a été confiée à la police judiciaire d'Angers et une autopsie a été ordonnée. Le procureur du Mans ne communiquera "que lorsque les résultats complets de l'autopsie (ce qui inclut les analyses sanguines qui mettent un certain temps, ndlr) seront connus", a-t-il indiqué jeudi, précisant qu'il s'exprimerait par communiqué. Il y a cependant "peu de place au doute" concernant un suicide de l'ancien magistrat, selon une source proche du dossier à l'AFP.
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"Le petit juge". Jean-Michel Lambert, 65 ans, à la retraite depuis 2014, travaillait à la rédaction d'un onzième roman, Témoins à charge. Son éditeur, De Borée, a noté mercredi d'"étranges parallèles" entre ce roman et sa fin tragique : le personnage du Professeur Chabert, qui lui "ressemble trait pour trait", se donne la mort "pour sauver son honneur" et son corps est découvert "la tête recouverte d'un sac plastique, une bouteille de whisky vide au pied du fauteuil". Surnommé "le petit juge", Jean-Michel Lambert avait 32 ans lorsque, le 16 octobre 1984, le cadavre du petit Grégory Villemin, 4 ans, avait été retrouvé pieds et poings liés dans la Vologne. Il est considéré comme l'un des responsables du fiasco judiciaire de l'affaire Grégory.