"C'est un geste qui vise à regarder la vérité des faits", estime Benjamin Stora, président du musée de l'Histoire de l'immigration, après la reconnaissance, jeudi, de "la responsabilité de l'Etat" dans la disparition, en 1957, de Maurice Audin, mathématicien communiste militant de l'indépendance de l'Algérie.
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"Affronter toutes les histoires liées à la guerre d'Algérie". Une décision saluée aussi bien à gauche quepar Alger, mais considérée comme un acte de division par Marine Le Pen sur Twitter. "Il y aura toujours des réactions très vives [...] parce que ceux qui ne sont pas d'accord avec ce type d'approche des faits historiques préfèrent peut-être vivre dans le déni de l'Histoire", rétorque Benjamin Stora, historien, au micro d'Europe 1. "Je crois que le problème est d'affronter toutes les histoires liées à la guerre d'Algérie et tous les groupes de mémoire. Si l'on traite de toutes ces questions en avançant, ça permettra de ne pas vivre en permanence dans la rumination, les sentiments, les rancœurs etc".
"Quel est l'intérêt pour le Président de la République de rouvrir des blessures, en évoquant le cas de Maurice Audin ? Il souhaite surfer sur la division des Français, au lieu de les réunir dans un projet." #LeTalk
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 13 septembre 2018
"Une tyrannie de la mémoire". "Il faut prendre appui sur ce type de déclaration pour aller plus loin", poursuit le président du musée de l'Histoire de l'immigration.
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"Emmanuel Macron appartient à une génération qui n'est pas encombrée par un passé historique politique qui a été mêlé à la guerre d'Algérie : il n'y a pas cette sorte de tyrannie de la mémoire autour de cette question. Ça permet d'essayer d'aller vers une sorte de réconciliation, un apaisement des mémoires".