Une marche blanche est organisée ce jeudi après-midi pour rendre hommage à Nahel, à l'appel de la mère de l'adolescent. Le départ du cortège est prévu à 14 heures devant la préfecture des Hauts-de-Seine à Nanterre. Un moment de recueillement, sans débordement, en principe. Mais sur les réseaux sociaux, certaines personnes, dont l'initiatrice de la marche, appellent à "la révolte". Un moment censé être solennel dans une ville où l'on voit encore les traces des débordements de la veille.
"Ça peut dégénérer facilement"
Principal signe de cette nuit de violence : les carcasses de voitures carbonisées et parfois encore fumantes. Des agents municipaux sont en train de les dégager du milieu de la rue. Habitant du quartier Pablo Picasso depuis 30 ans, là où ont été concentrées les violences la nuit dernière, Jean-Marc n'en revient pas. "Je viens juste de descendre : ça, hier ça n'y était pas", précise-t-il en montrant des voitures brulées dans la rue. "Je ne comprends pas qu'ils brûlent les voitures des gens. C'est ça le problème. S'ils ne sont pas contents avec la police, ok, mais il ne faut pas qu'ils cassent tout."
Avec ses voisins au bas des tours, on ne parle que de ça ce matin. Les dégâts, la violence mais aussi la colère après la mort de Nahel. Avec cette marche blanche qui se prépare, Karim, 16 ans, hésite encore à y participer. "Ça peut rendre hommage. Bien sûr, ça va aider la famille dans leur deuil. Mais le problème, c'est que ça peut dégénérer facilement", s'inquiète l'adolescent.
"La police a mis le feu aux poudres"
De nouveaux débordements lors de la marche blanche, c'est aussi ce que craint Guy. "Vous savez très bien comment ça va se passer. Je ne pense pas que ça va être calme. Ça va être mouvementé mais j'espère que les gens vont être conscients qu'il ne faut pas faire n'importe quoi non plus."
"C'est la police qui a mis le feu aux poudres", a aussi glissé une jeune femme tout à l'heure à Europe 1, hors micro. Elle sera bien présente pour la marche blanche qui débute à 14 heures.