"La famille n'en veut à personne, elle s'interroge". Mercredi, Me Mohamed Aachour, l'avocat de la famille de Naomi Musenga, 22 ans, dont l'appel de détresse a été sous-estimé et moqué par l'opératrice qui l'a reçue, a dit attendre des réponses après l'ouverture d'une enquête par le parquet de Strasbourg. Elle doit faire la lumière sur le décès de la jeune femme fin décembre quelques heures après l'appel. Mercredi, l'opératrice du Samu qui n'avait pas pris au sérieux Naomi Musenga a été suspendue "à titre conservatoire". "Ce que la famille ne souhaiterait surtout pas, c'est que l'opératrice prenne tout sur ses épaules. Ce serait peut-être trop facile de charger uniquement l'opératrice", a insisté Me Mohamed Aachour.
"Une chaîne de responsabilité". "C'est vrai que lorsque l'on écoute l'enregistrement, c'est surprenant, c'est cynique, c'est indigne", pointe l'avocat. "L'opératrice a peut-être commis une faute et l'enquête le déterminera. Mais pour nous, il y a sûrement une chaîne de responsabilités. L'opératrice ne peut pas être une fin en soi", a-t-il estimé avant d'ajouter : "Est-ce qu'il y avait un médecin régulateur qui était présent qui a pris cette décision ? Est-ce que ne pas envoyer le Samu était une décision qu'elle a prise de son propre chef ? De nombreuses interrogations restent en suspens".