La Cour de cassation a décidé de dépayser à Rennes l'enquête sur la mort de Steve Maia Caniço lors de la fête de la musique à Nantes, marquée par une opération policière controversée, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
La demande de dépaysement, motivée par des impératifs de "sérénité" et d'"impartialité", avait été initiée par les deux juges d'instruction nantais chargés de l'enquête pour "homicide involontaire" après la découverte fin juillet du corps du jeune homme dans la Loire.
"Garantir la sérénité de l'information judiciaire"
"Le dépaysement du dossier vise à garantir la sérénité de l'information judiciaire et l'impartialité objective de la juridiction saisie", avait indiqué début août dans un communiqué le procureur général près la cour d'appel de Rennes, qui avait saisi la Cour de cassation de la requête des juges nantais. "La poursuite des investigations va nécessiter de rechercher toutes les responsabilités dans la mort du jeune homme et donc potentiellement, celles de partenaires institutionnels habituels du tribunal de grande instance de Nantes", avait expliqué Jean-François Thony.
Une telle requête, intervenant aussi tôt dans l'enquête, est rare. Mais la disparition de cet animateur périscolaire de 24 ans a suscité une forte émotion et de vives critiques sur l'intervention des forces de l'ordre dans la nuit du 21 au 22 juin.
Des participants au sound-system en bord de Loire avaient relaté avoir été aveuglés par un nuage de gaz lacrymogène, certains avaient chuté dans le fleuve. Steve Maia Caniço ne savait pas nager, selon ses proches. Son corps avait été retrouvé le 29 juillet dans la Loire à Nantes.
Le rapport de l'IGA sera rendu "au plus tard le 15 septembre"
Initialement attendu mercredi, le rapport de l'Inspection générale de l'administration (IGA), saisie après le décès de Steve Maia Caniço pour comprendre les conditions d'organisation de la Fête de la Musique à Nantes, sera rendu "au plus tard au 15 septembre", a annoncé lundi le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a assuré qu'il rendrait "publiques" les conclusions de l'enquête et qu'il en "tirerai(t) toutes les conséquences".
Le Premier ministre Édouard Philippe avait annoncé le 30 juillet cette nouvelle enquête "pour aller plus loin" que les conclusions de l'enquête administrative de l'IGPN, qui n'avait pas pu établir de "lien" entre l'intervention de la police et la disparition de Steve Maia Caniço.