Le petit Tony, trois ans, avait succombé il y a quatre ans sous les coups répétés de son beau-père. Celui-ci, et la mère du petit garçon, comparaissent à partir de lundi devant la cour d’assises de la Marne, à Reims. Le silence des proches, des voisins, des institutions, sera aussi au cœur du procès.
Quatre ans après la mort du petit Tony sous les coups répétés de son beau-père, sa mère et son ex-compagnon comparaissent aux assises de Reims, à partir de lundi et jusqu’à jeudi. Le procès avait été renvoyé l'an dernier en plein mouvement de grève des avocats. Cinq associations de protection de l'enfance se sont constituées parties civiles pour dénoncer le silence qui a couté la vie à Tony. Le petit garçon est décédé à l'âge de 3 ans et demi après un huis clos familial de violences que personne n'avait cherché à interrompre.
Car personne n'a protégé Tony. A commencer par sa mère. Elle a assisté aux humiliations et aux coups que son nouveau compagnon infligeait au petit garçon de trois ans, sans intervenir. La jeune femme, qui dit avoir peur de son ex-conjoint, n'a rien tenté pour sauver son fils. Pas même de fuir. Et puis il y le silence des proches du couple. Une amie voit les bleus de Tony, mais ne dit rien. Tout comme certains voisins. Sans parler de l'inaction de l'école face aux absences répétées du petit garçon.
"Double souffrance"
Quant à la famille paternelle, elle dit avoir été tenue à l'écart de Tony. "Il n’y a pas de problème jusqu’à l’arrivée du nouveau compagnon, jusqu’à ce que tout contact soit complètement perdu. On est toujours aujourd’hui à reconstruire cette histoire", déplore Olivier Chalot, l'avocat du père et de la grand-mère de Tony, parties civiles au procès. "C’est une double souffrance : celle d’avoir été impuissant à arrêter ce qui s’est passé, et celle d’avoir à revivre la souffrance de son garçon, de son petit-fils."
Le beau-père de Tony est poursuivi pour violences volontaires ayant entraîné la mort et il encourt 30 ans de prison. Pour ne pas l'avoir dénoncé et pour avoir prévenu les secours trop tard, la mère du petit garçon risque, elle, 5 ans de prison.