C'était le 1er décembre dernier, dans le quartier de la Canebière à Marseille. Zineb Redouane, 80 ans, fermait les volets de sa fenêtre lorsqu'elle a pris un tir de grenade lacrymogène en pleine figure. En bas de son immeuble, les CRS affrontaient des "gilets jaunes". Les autorités françaises ont toujours déclaré qu'on ne pouvait pas établir que le décès de cette octogénaire était dû au tir en question. Une version contredite mardi.
Une mort due au traumatisme crânien subi
Depuis la mort de Zineb Redouane, le corps a été rapatrié en Algérie où des médecins légistes du centre hospitalo-universitaire d'Alger se sont livrés à une autopsie. Et les conclusions du rapport diffèrent totalement de celles des médecins français. Dans ce rapport, les deux professeurs algériens attribuent, de façon certaine, la mort de Zineb Redouane au traumatisme crânien qu'elle a subi, et donc au tir de grenade lacrymogène reçu. D'après eux, le choc énorme n'a fait qu'aggraver l'état général de la victime et c'est l'importance de ce traumatisme qui a bien provoqué le décès, malgré les soins prodigués.
"A-t-on voulu couvrir quelqu'un ?"
Des conclusions qui viennent donc contredire les médecins légistes marseillais et surtout la version donnée par les autorités françaises. "L'autopsie française a-t-elle était faite de manière totalement objective ou a-t-on voulu couvrir quelqu'un ? Je m'interroge", indique Maître Brice Grazzini, avocat de la famille de Zineb Redouane. "Dans ce dossier, il y a des choses qui deviennent étranges", a-t-il ajouté. Par ailleurs, le policier qui a tiré la grenade lacrymogène n'a toujours pas été identifié. Aujourd'hui, la famille de Zineb Redouane dit attendre toute la vérité.