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Marion Dubreuil , modifié à
Plus de trois ans après la mort de Tony sous les coups répétés de son beau-père, sa mère et son ex-compagnon sont jugés aux assises de Reims à partir de ce mardi 11 février jusqu’à la fin de la semaine. Le décès du petit garçon avait été constaté le 26 novembre 2016 par les pompiers alertés bien trop tard.

 

Mise à jour - Le procès a été reporté à 2021, a-t-on appris à la mi-journée. C'est ce qu'ont annoncé les avocats de la défense, qui protestent contre la réforme des retraites. Pour plus d'informations, vous pouvez lire notre article par ici.

L’instruction a permis d’établir que le calvaire de Tony âgé de trois ans et demi a débuté plus d’un mois avant sa mort, le 26 novembre 2016. Il a été victime des violences répétées de la part de son beau-père dans un huis clos familial que personne n’a empêché. Ni la mère du petit garçon, poursuivie pour non-assistance à personne en péril, ni les voisins, qui entendaient pourtant les cris de Tony, ni l’entourage amical et familial, ni l’école qui avait pourtant constaté des hématomes.

Les coups ont commencé avec l’emménagement du compagnon de la mère

C’est l’installation du nouveau compagnon qui a transformé le quotidien du petit garçon en enfer. Au mois d’août 2016, Tony est vu aux urgences pédiatriques pour une pathologie banale, et tout va bien. "Trois mois avant son décès aucune remarque n’avait été faite quant à un mauvais état de santé", précise le juge dans son ordonnance de mise en accusation.

Les violences ont débuté après l’emménagement du nouveau compagnon, courant septembre 2016. Les premiers coups et les premières humiliations et la rupture des relations avec la famille paternelle. "On insinue que si l’enfant ne va plus chez sa grand-mère c’est qu’il en a peur s’il ne voit plus son père c’est parce que le père a été violent avec le nouveau compagnon", explique Olivier Chalot qui représente le père biologique de Tony et sa grand-mère parties civiles au procès. "Et on renverse un peu les choses de façon à justifier que les liens se coupent et annuler les visites."

Une semaine sous les coups répétés du beau-père

L’acmé des violences a lieu la semaine du 21 au 26 novembre 2016, la mère n’emmène plus son fils à l’école prétextant auprès de la directrice "une gastro-entérite". Durant la semaine, les claques les coups de poings pleuvent dans le ventre et sur le visage du petit garçon. "L’enfant était couvert de bleus. Son nez était gonflé", admettra Caroline face aux enquêteurs. Pourtant tout au long de la semaine, elle ment à sa propre mère qui se préoccupe de l’état de Tony. Puis finalement, le samedi vers midi, effrayée par les vomissements de Tony, Caroline finit par téléphoner à sa mère pour emmener dit-elle le petit garçon à l’hôpital.

C’est sans compter une nouvelle dispute qui éclate avec son compagnon. Ce n’est que vers 15 heures qu’elle appelle enfin les pompiers parce que Tony a perdu connaissance. C’est trop tard, les secours constatent le décès deux heures plus tard. Les coups répétés ont provoqué 2 jours plus tôt les ruptures de la rate et du pancréas.

La mère a eu "plusieurs occasions de prendre la fuite"

Le beau-père âgé de 27 ans est renvoyé devant la cour d’assises pour coups mortels aggravés et violences aggravées. D’après un expert, l’accusé "fait totalement abstraction de l’âge de la victime avec la mise en place d’un corps à corps dont l’issue devenait inévitable".

La mère, 22 ans, elle sera jugée pour non-assistance à personne en péril et non dénonciation de crime. Elle a tout au long de l’instruction admis avoir "assisté à de multiples scènes de violences sur une longue période et n’avoir pas réagi". La procédure a permis d’établir "plusieurs occasions de prendre la fuite". Elle était en contact téléphonique quasi quotidien avec sa mère, elle aurait pu quitter l’appartement pour protéger son fils.

"Cette audience c’est une double souffrance pour la famille paternelle de Tony, explique leur avocat, revivre le calvaire du petit garçon et éprouver une nouvelle fois ce sentiment d’impuissance de ne pas avoir pu empêcher le pire."