Il était jugé pour "non dénonciation de mauvais traitement". Plus de quatre ans après la mort de Tony, en novembre 2016, sous les coups répétés de son beau-père, la cour d'appel de Reims a relaxé le voisin du petit garçon. Dès le lendemain de sa mort, le procureur de la république de Reims avait estimé que le voisinage aurait pu sauver Tony, alors âgé de 3 ans, s'il avait alerté la police.
Très vite, l'enquête avait établi que le prévenu avait été a minima témoin auditif de ces mauvais traitements, qui duraient depuis plus de trois semaines. A son procès en première instance, le jeune homme de 34 ans avait assuré avoir entamé des démarches, notamment auprès de son bailleur. Sans pour autant savoir exactement ce qu'il se passait dans l'appartement du dessus, sans deviner "le calvaire du petit garçon", souligne son avocate.
Le beau-père et la mère de l'enfant jugés en février 2021
Les associations de protection de l'enfance, parties civiles, s'étaient opposés sur l'opportunité de ce procès symbolique. Certaines voix craignent en effet que les témoins n'osent plus jamais parler de peur d'être poursuivis, tandis que d'autres y voient une occasion d'effectuer un rappel à la loi.
Le beau-père et la mère de l'enfant seront jugés en février 2021, le premier pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, la seconde pour non-assistance à personne en danger.