Il y a deux ans, après avoir visionné un documentaire sur une décharge de plastique en mer, Muriel a décidé de réduire sa consommation quotidienne de plastique. Au micro d'Olivier Delacroix, sur Europe 1, elle explique le sens de sa démarche.
Depuis deux ans, Muriel, 49 ans, a dit non au plastique. Après avoir visionné un documentaire sur une décharge de plastique en mer, elle a décidé de bannir drastiquement cette matière de sa vie quotidienne. Jeudi, au micro d'Olivier Delacroix, sur Europe 1, elle revient sur le sens qu'elle donne à sa démarche et détaille comment concrètement cela a changé son quotidien.
"Dans ma vie, le plastique avait pris énormément de place. J'en avais plein dans mon frigo, dans ma salle de bains mais aussi au bureau. J'allais de temps en temps chercher une salade servie dans un bol en plastique, avec des couverts en plastique…
Mais il y a deux ans un documentaire, diffusé dans le cadre de l'émission Thalassa, a été un déclencheur. Il montrait comment le plastique qui finissait en mer était absorbé par des rougets et se retrouvait ainsi dans nos assiettes. Ça m'a fait prendre conscience que cette invasion du plastique concernait l'ensemble de la chaîne alimentaire et qu'il existait un risque pour notre santé aussi.
A partir de là, j'ai réalisé à quel point le plastique était présent dans nos vies et j'ai observé le volume de plastique et de déchets plastiques qu'une famille pouvait consommer en une semaine, en un mois, en une année. Par exemple, quand on va au supermarché, on en voit partout. C'est très dur de trouver des produits qui ne sont pas emballés. J'ai découvert aussi qu'il y avait du plastique sous la forme de fibres dans nos couettes, dans nos oreillers et dans nos vêtements dès lors qu'ils sont synthétiques.
Muriel décide alors de s'engager et crée une association qui vise à réduire la consommation de plastique
Avec d'autres citoyens, on a fait le constat que le recyclage était une bonne chose mais que malheureusement seulement 21 % du plastique était recyclé en France. Par ailleurs, nous produisons en moyenne 350 millions de tonnes de plastique chaque année dans le monde, or tous les ans, la production augmente de 4 %. Donc si cela continue, rapidement nous dépasserons les 500 millions de tonnes de plastique produits par an. C'est quelque chose de délirant et qui nous pose un problème environnemental et sanitaire majeur.
J'ai conscience qu'il n'est pas facile de passer au zéro plastique tout de suite. D'autant que dans nos vies modernes, le plastique est pratique. Notre idée, avec l'association, c'est d'essayer de ne pas trop compliquer nos vies, de voir comment réduire notre impact plastique et comment pousser les producteurs à emballer moins en faisant des vrais choix de consommateur. Par exemple, le vrac c'est génial, l'impact est beaucoup plus faible et bien souvent c'est moins cher en achetant de cette façon. La gourde est aussi une pratique toute bête. Moi j'en ai une de 50cl que j'ai toujours avec moi. En France, on a de la chance d'avoir de l'eau du robinet de très bonne qualité. Il n'y a pas de raison de consommer de l'eau en bouteille. Déjà si on arrêtait ça en France, on réduirait massivement notre consommation de plastique."