Le bâtiment de la prison de Vivonne, dans la Vienne, où des prisonniers se sont mutinés lundi a été endommagé par les incendies allumés durant l'émeute. Une centaine de détenus va donc devoir être transférée mardi vers d'autres établissements pénitentiaires de la région, a-t-on appris de source syndicale.
Le système électrique et la vidéosurveillance hors service. "Le bâtiment est inapte à recevoir du public", a expliqué Emmanuel Giraud, délégué régional du syndicat FO pénitentiaire pour la Nouvelle Aquitaine. Même si un seul des trois étages du bâtiment a été touché par les flammes, le ruissellement de l'eau déversée par les pompiers pour maîtriser les incendies a mis "hors service le système électrique et la vidéosurveillance pour l'ensemble du bâtiment", a-t-il précisé. Par conséquent, une centaine des 178 détenus de ce bâtiment va être transférée dans la journée vers d'autres prisons de la région (Uzerche en Corrèze, Neuvic en Dordogne et Villeneuve-sur-Lot en Lot-et-Garonne), a expliqué Emmanuel Giraud. Selon lui, les détenus restants pourront encore être hébergés "pendant quelques jours" à Vivonne, mais une demande a été faite auprès de l'Administration pénitentiaire pour obtenir la fermeture du bâtiment touché le temps d'effectuer les réparations.
Une mutinerie organisée par une cinquantaine de détenus. Le centre pénitentiaire de Vivonne, inauguré en 2009, est un établissement mixte, ultra-moderne, combinant maison d'arrêt (305 places) et centre de détention (271 places). Il hébergeait ces jours-ci 525 détenus. Lundi, durant près de six heures, une cinquantaine de détenus avaient pris le contrôle du bâtiment endommagé après que deux d'entre eux ont "bousculé" un surveillant pour lui voler son trousseau de clefs et son dispositif d'alarme. Ces détenus âgés de 30 et 34 ans, sont libérables en 2018 et 2019. L'un a été condamné pour trafic de stupéfiants, l'autre pour violences volontaires. Tous deux ont été placés en garde à vue et feront l'objet de sanctions disciplinaires parallèlement aux poursuites pénales, a indiqué une source pénitentiaire.
Plusieurs incendies avaient été allumés par les détenus et une dizaine de personnes (membres des forces de l'ordre et détenus) ont été hospitalisées après avoir inhalé des fumées. L'un des deux agresseurs du surveillant a lui aussi été hospitalisé pour un infarctus léger, vraisemblablement provoqué par les fumées. L'incident aurait comme origine le refus de permission de sortie à un détenu, qui s'est rebellé, entraînant d'autres détenus dans son mouvement, selon des sources pénitentiaires. Le calme avait été rétabli lundi soir après l'intervention d'unités spécialisées, qui ont permis aux pompiers d'accéder au bâtiment. Une enquête a été ouverte.