Trois étudiants inscrits en Lettres et sciences humaines à Nancy ont saisi en référé le tribunal administratif pour obtenir de la présidence de l'université de Lorraine la levée du blocage du campus débuté le 22 mars, a indiqué mardi leur avocat. Avec ce référé, les trois étudiants "demandent au président de l'université d'exercer tous les moyens possibles pour mettre fin à cette occupation irrégulière", a expliqué leur avocat, Me Nicolas Choley, confirmant une information de l'Est républicain. "Il a la possibilité de recourir à la force publique", a-t-il ajouté.
"Le blocage est illégal". Le blocage du campus Lettres et sciences humaines a été reconduit depuis le 22 mars à deux reprises, lors d'assemblées générales, par les étudiants opposés aux nouvelles modalités d'accès à l'université prévues dans la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE).
"Le blocage est illégitime et illégal. Ce sont des occupants irréguliers sans droit ni titre", a souligné Me Choley. Les trois étudiants sont "apolitiques" et "veulent juste aller à leurs cours normalement", a-t-il dit. Lors d'une consultation électronique proposée par l'université la semaine dernière, 2.456 étudiants s'étaient prononcés en faveur de la reprise des cours le 11 avril à 8H00 et 1.026 avaient voté contre, sur un total de 9.252 inscrits, soit une participation de 43,3%. Mais le président de l'Université de Lorraine, Pierre Mutzenhardt, avait décidé la veille de reporter la reprise des cours, en raison d'"un risque majeur de confrontation entre étudiants", et avait annoncé "la fermeture administrative imminente du campus".
Le référé sera examiné d'ici "dix-quinze jours". Depuis, "tous les cours sont arrêtés", mais "l'ensemble des examens prévus auront bien lieu cette semaine en étant reprogrammés ailleurs", avait indiqué l'université lundi dans un communiqué. Une assemblée générale est prévue jeudi après-midi sur le campus. Le référé sera examiné par le tribunal administratif d'ici à "dix-quinze jours, mais le président peut décider avant de lever le blocus", a souligné Me Choley.
À Metz, où les cours sont suspendus dans les bâtiments d'Arts, lettres et langues et de Sciences humaines et sociales, une assemblée générale est aussi prévue jeudi. L'université de Lorraine a mis en place une plateforme en ligne permettant aux étudiants et professeurs de communiquer. À Strasbourg, sept bâtiments universitaires sont bloqués depuis mardi, selon l'université. Une consultation sur internet a été lancée lundi par la direction invitant les étudiants à voter pour ou contre le blocage généralisé.