Le préfet de la Loire-Atlantique a décidé d'interdire l'une des deux manifestations non déclarées contre la loi Travail prévues jeudi à Nantes, a annoncé mercredi la préfecture.
Appel relayé sur les réseaux sociaux. L'arrêté d'interdiction concerne un appel relayé sur les réseaux sociaux et intitulé "Ni loi travail, ni 49.3, ni état d'urgence : jeudi 26 mai Nantes dans la rue", pour un rassemblement prévu à 14h place du Bouffay, où se tiennent depuis le 31 mars les Nuit debout nantaises. Cette manifestation "n'est pas organisée par un mouvement politique, associatif ou syndical. Aucun organisateur n'a indiqué en assumer la responsabilité. Elle n'a pas fait l'objet de la déclaration préalable obligatoire à la préfecture qui n'a pas non plus été destinataire du parcours prévisionnel", justifie la préfecture dans un communiqué.
"Les violences et les dégradations encouragées". "Sur les réseaux sociaux relayant cet appel à manifester, les violences vis-à-vis des forces de l'ordre et les dégradations sont encouragées. Les manifestations organisées selon les mêmes modalités ces dernières semaines ont systématiquement donné lieu à des exactions", est-il ajouté.
Une autre manifestation autorisée. Une autre manifestation, à l'appel des organisations syndicales, qui doit partir à 15h de la station de tramway "Haluchère", située dans le nord-est de Nantes, et qui n'a pas non plus été déclarée, n'a par contre pas été interdite, les syndicats ayant "communiqué sur le parcours", a expliqué la préfecture de Loire-Atlantique.
79 policiers et gendarmes blessés à Nantes depuis le 9 mars. Depuis le 9 mars, 79 policiers et gendarmes ont été blessés au cours d'au moins 16 manifestations non déclarées à Nantes. Celles-ci ont "donné lieu "à des violences (...) et à des dégradations importantes de biens publics et privés (tags, vitrines brisées, mobilier urbain détruit, véhicules endommagés, agences bancaires et immobilières saccagées)", est-il détaillé dans l'arrêté mis en ligne sur le site de la préfecture.
Jusqu'à six mois d'emprisonnement et 7.500 euros d'amende. Le 19 mai, une manifestation similaire avait déjà été interdite par le préfet, mais plusieurs centaines de personnes avaient bravé l'interdiction et 82 avaient été interpellées. Le préfet, Henri-Michel Comet, a par ailleurs notifié 25 arrêtés d'interdiction de séjour dans le centre-ville, "afin d'évincer des responsables de troubles violents". 17 personnes avaient été assignées à résidence la semaine dernière. Le non-respect de cette interdiction est "passible de six mois d'emprisonnement et de 7.500 euros d'amende", rappelle le préfet.