Les éboueurs de la ville de Nantes en conflit avec la municipalité sur la réorganisation de leur temps de travail ont bloqué vendredi l'ensemble des sites de collecte des déchets, a-t-on appris de sources syndicales. La tournée de ramassage des déchets du matin n'a pas été effectuée, ont précisé les syndicats majoritaires FO et CGT.
Conflit depuis six semaines. "Des élus nantais sont venus nous annoncer qu'ils voulaient mettre fin au principe du fini-parti, qui permet aux agents de quitter leur travail quand ils ont fini leur collecte. Cela a été acté par les agents mais par contre il y a des problèmes sur la réorganisation de la journée de travail", a expliqué Anthony Texier, syndicaliste FO. En conflit ouvert avec la municipalité depuis six semaines, les éboueurs ont décidé de durcir le ton en bloquant les trois accès des sites de collecte des déchets (Janvraie, Étier et Grande-Bretagne) et menacent de poursuivre leur action tout le weekend. Selon la CGT et FO, "plus de 80% des agents titulaires sont en grève". De son côté, la Métropole de Nantes a déclaré que 55% des agents qui devaient travailler (vendredi) se sont déclarés en grève.
La fin d'un principe au cœur du conflit. "De la fin du fini-parti va découler la suppression de 10% de l'effectif et la charge de travail va être reportée sur le restant des agents", déclare Anthony Texier. Les 24 postes affectés seront reclassés dans d'autres services, précise-t-il. "On souhaite une remise à plat du dossier, on nous impose des dates au mois de mai où tout doit être signé. Il n'y a aucune négociation", a regretté Olivier Monsonnec, syndicaliste CGT. "Le vrai souci, c'est qu'une partie des agents n'accepte pas la fin du fini-parti", a relevé la vice-présidente de la Métropole de Nantes chargée des ressources humaines, Elisabeth Lefranc, pour qui la fin de ce principe "est ferme et définitive", dont découle la réorganisation du temps de travail. La Métropole a pour objectif de "garantir la survie de la collecte en service public", mais aussi d'"améliorer son efficience ainsi que les conditions de travail des agents", a-t-elle assuré.
"Payé 35 heures, on travaille 35 heures". "On a fait beaucoup d'efforts pour améliorer les conditions de travail mais, pour continuer à les améliorer, on s'est heurté à un verrou, le principe du fini-parti", a-t-elle ajouté. Avec ce principe, "le travail est fait rapidement, c'est source d'accidents et d'usure physique, raison pour laquelle il y a beaucoup d'absentéisme", a-t-elle affirmé. Et la fin du principe du fini-parti, "c'est aussi une question d'équité avec les autres agents de la fonction publique", a-t-elle dit. "Payé 35 heures, on travaille 35 heures", a conclu Elisabeth Lefranc, menaçant d'en appeler au tribunal administratif si le blocage des dépôts se poursuivait.