Environ 200 personnes ont interdit lundi les accès au site de l'usine d'Areva NC Malvési à Narbonne, où un mouvement de grève est observé depuis un mois, a constaté un correspondant de l'AFP. Les salariés du site ont été rejoints par des employés de sites voisins, comme celui de Pierrelatte, dans la Drôme. Ils protestent notamment contre la décision de la direction de suspendre plusieurs contrats de travail à la suite de ce conflit social.
220 personnes employées sur le site. Pour justifier cette décision, le directeur du site d'Areva NC Malvési Stephan Jolivet avait invoqué "la sécurité". Il a expliqué samedi qu'il y avait un risque de débordement des cuves en raison de la grève observée une à quatre heures par jour. Les syndicats contestent ses allégations.
Créé en 1959, Areva NC Malvési, dans l'Aude, transforme l'uranium naturel en tétraflorure d'uranium (UF4), la première étape du combustible nucléaire. Le site emploie 220 personnes. Un référé doit être déposé contre les suspensions de contrats de travail devant le tribunal de Narbonne en milieu de semaine, selon le responsable CGT du site, Vincent Morgan de Rivery.
Une "table ronde" mardi. Dans un communiqué publié dimanche, la direction d'Areva a invité les organisations syndicales à une "table ronde de concertation" mardi après-midi sur le site de Tricastin. Pour la direction, le conflit est dû à la revendication par les salariés d'une prime devant compenser un intéressement inférieur aux autres sites du groupe. La CGT dément cette assertion. Elle réclame "un engagement fort sur l'emploi avec le maintien de l'activité sur le site pendant toute la période de transition". Elle exprime son inquiétude pour la période "2018-2020" pendant laquelle le site de Pierrelatte, "seul client" de l'usine de Narbonne, risque de ne pas avoir les capacités nécessaires à l'accueil de la production audoise en raison de retards de construction de la nouvelle usine de Pierrelatte.
Un autre motif de contestation entre direction et syndicats concerne le nombre de suspensions de contrats. Selon la direction, 35 salariés sont suspendus, 30 autres étant "requis pour la surveillance des installations". Les représentants syndicaux ont "librement accès aux installations et toucheront leurs salaires", dit-elle. Le représentant de la CGT Vincent Morgan de Rivery s'inscrit en faux. A l'appui, il a adressé à l'AFP une copie de la lettre de suspension qui lui a été adressée dans laquelle il lui est signifié qu'il ne pourra "prétendre à aucune rémunération".