Au micro de Dimitri Pavlenko, le journaliste Denis Trossero, auteur de "Règlements de comptes à Marseille, une histoire de la violence dans la cité phocéenne" aux Éditions Mareuil, revient sur les auditions des magistrats marseillais lors de la commission d'enquête sur le narcotrafic et appelle à plusieurs mesures pour endiguer le phénomène.
Invité d'Europe 1, Denis Trossero, ancien journaliste au service police-justice du quotidien marseillais La Provence, publie Règlements de comptes à Marseille, une histoire de la violence dans la cité phocéenne aux Éditions Mareuil. Alors qu'une commission d'enquête parlementaire s'est rendu à Marseille ce jeudi afin d'évaluer l'ampleur du trafic de drogue dans la ville, le journaliste se dit "surpris" par une synthèse présentée par quatre magistrats. Il revient notamment sur le terme "narco-ville" qu'il juge pertinent.
"Quand on se plonge dans les archives et dans les statistiques du tribunal judiciaire de Marseille, on se rend compte que plus de 20% de l'activité juridictionnelle du tribunal est dédiée aux affaires de lutte contre les trafics de stups et les règlements de comptes. Les homicides issus du règlement de comptes s'élèvent à 49 morts sur l'année 2023 contre 33 morts pour l'année 2022. C'est une hausse de 50%", poursuit Denis Trossero.
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Des nouvelles mesures
Le journaliste estime nécessaire la création de juridictions spécialisées sur le trafic de drogue, à l'instar des juridictions spécialisées sur le terrorisme. Cette mesure est demandée par certains magistrats. "C'est-à-dire de ne plus faire juger les affaires de stups par des magistrats traditionnels mais par des compositions spéciales. Ils prônent également le recours à des quartiers disciplinaires qui pourraient ressembler aux quartiers de haute sécurité afin de faire en sorte que les trafiquants ne soient pas en eux et continuent à organiser le trafic depuis la prison", détaille-t-il.
Il souhaite à une criminalisation du trafic de drogue qui n'existe que dans les affaires d'importations en bande d'organisées, la réinstallation des commissariats dans les cités ou encore l'amélioration de la technicité dans les ports européens. "Seuls 4% des ports européens sont équipés de scanner digne de ce nom, capable de détecter dans les containers la présence de cocaïne et de haschich", explique-t-il.
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À la manière du président de la commission d'enquête, Denis Trossero appelle à "un plan Marshall pour Marseille", conclut-il.