Des heurts ont de nouveau éclaté dimanche matin entre 300 manifestants et les forces de l'ordre sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, peu avant le début d'un rassemblement pacifique en soutien aux occupants expulsés.
Reconstruire les abris détruits. La coordination des opposants avait donné rendez-vous à l'ouest de la D81, la "route des chicanes" qui traverse la ZAD, le long du chemin de Suez. Mais à 11h, environ 300 personnes, "un groupe d'opposants violents" armés notamment de pierres, de bouteilles en verre, de fusées et de cocktail Molotov, selon la gendarmerie, s'en sont pris aux forces de l'ordre présentes sur la D81 pour tenter de passer à l'est de la route afin d'aller reconstruire les abris détruits depuis lundi. Les gendarmes ont répliqué avec grenades lacrymogènes et de désencerclement, les maintenant à environ 200 mètres de la route. Un gendarme a été blessé par un projectile à la main, selon les informations d'Europe 1.
"Une occupation militaire" et des "brutalités". La progression des gendarmes mobiles a surpris tout le monde sur la ZAD. Camille (un jeune homme qui utilise le prénom générique des opposants) ne s'attendait pas à cela au réveil : "À partir de 7h, les blindés sont arrivés avec un ensemble de véhicules de la gendarmerie, qui ont occupé tout le territoire. La cabane qui a été détruite et que l'on souhaitait reconstruire aujourd'hui n'était pas une habitation mais un lieu de rassemblement collectif", précise-t-il au micro d'Europe 1. "Le rassemblement pacifique, on l'a voulu, on l'a souhaité, et tout ce qu'on a eu comme réponse de la part de l'État, c'est une occupation militaire avec des brutalités", dénonce-t-il.
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La charpente sera remontée ailleurs. Si la coordination des opposants appelait à un rassemblement pacifiste en soutien aux expulsés, des soutiens aux zadistes avaient, eux, lancé un appel à venir reconstruire les habitats détruits, et notamment cette cabane qui sert de lieu de réunion aux zadistes. Mais les importants barrages routiers de gendarmes installés sur les principales voies d'accès de la ZAD ont empêché les zadistes de parvenir à leurs fins. La cabane sera finalement remontée dans un autre champ, à quelques centaines de mètres de là. "C'est la 5e fois qu'on la reconstruit... Avec ce geste fort, on affirme encore une fois notre solidarité" avec les zadistes, a dit à Europe 1 Sarah, une habitante.