La préfète de la région Pays de la Loire, Nicole Klein, a affirmé vendredi, après l'avoir traversée, que la "route des chicanes" de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, était "dégagée". "C'est un retour à l'Etat de droit parce que la République, c'est aussi pouvoir circuler partout", a-t-elle affirmé.
Une visite sous haute sécurité. Après l'abandon du projet d'aéroport, l'exécutif avait exigé le nettoyage de cette route avant la fin de la semaine. La préfète, dans un convoi de quatre véhicules, transportant également le directeur général de la gendarmerie nationale, Richard Lizurey, ainsi que des élus locaux, a entamé vers 10 heures la visite de la route départementale 281 du Sud vers le Nord, qui était coupée depuis cinq ans.
Des membres du GIGN (Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale) avaient pris place à bord du convoi, par ailleurs surveillé par un hélicoptère de la gendarmerie, a constaté une journaliste de l'AFP. Des blindés de la gendarmerie étaient stationnés à l'extrémité de la route sur laquelle des banderoles proclamaient "Zone à défendre. Résistance et sabotage" ou "Yes Chicane". Des militants, dont beaucoup avec le visage dissimulé, avaient pris place sur le bas-côté pour "saluer" le convoi, certains montrant leurs fesses à son passage.
"La route est dégagée". Le convoi a marqué un arrêt au lieu-dit de Bel Air pour constater que les divers obstacles jonchant la route avaient bien été enlevés par les militants anti-aéroport. "La route est dégagée, les fossés sont dégagés", a constaté la préfète, en faisant quelques pas sur la route. "Le dialogue va pouvoir commencer".
Un nettoyage sous tension. Après l'abandon du projet d'aéroport, les opposants avaient amorcé lundi le nettoyage de la "route des chicanes", conviant leurs soutiens et les riverains, mais en tenant la presse à l'écart pendant toute la durée du chantier. Le déblayage s'est fait non sans tension au sein du mouvement très hétérogène des anti-aéroport, notamment au niveau du "Lama fâché", un "lieu de vie" installé sur la route, qu'une minorité refusait de démonter, selon plusieurs sources.
"Une très grande majorité, moi je dirais 80%, les 80% qui sont nécessaires pour dégager la route l'ont fait. cela implique une avancée considérable sur cette zone qui était à part", a encore indiqué la préfète. "On ne laissera personne la barrer", ajoute-t-elle. "On va travailler sur le vivre-ici dans un Etat de droit."
Une route symbolique. Interdite à la circulation par le conseil départemental de Loire-Atlantique depuis novembre 2012, la route de 4,5 km allant de Vigneux-de-Bretagne à Notre-Dame-des-Landes était obstruée sur environ trois kilomètres par divers obstacles (pneus, épaves de véhicules, barricades en tous genres) et était "gardée" quasiment en permanence depuis des cabanes et miradors.
Le dégagement de cet axe avait été exigé par le gouvernement lors de l'abandon du projet d'aéroport. Il en a fait un préalable aux futures discussions sur la redistribution des 1.650 hectares de terres qui conserveront leur vocation agricole. La préfète avait promis de venir "rouler et marcher" sur cette route avant la fin de la semaine.