Il n’avait pas dit un mot sur ce dossier depuis l’abandon du projet obtenu en janvier dernier. Nicolas Hulot a fait son retour sur le devant de la scène politique alors que des zadistes refusent de quitter les terrains initialement dédiés à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Le ministre de l’Ecologie a présidé mercredi à Nantes la réunion de médiation avec les occupants. De quoi donner la sensation que le gouvernement sort son joker à l’heure de l’enlisement, même si pour le moment sa venue n'a pas été suffisante pour qu'autorités et zadistes parviennent à un accord.
"Il agit, souvent en discrétion". "Nous avions besoin de renfort", reconnaît une ministre du premier cercle. "Tout le monde connaît sa sincérité, son sens du dialogue, son sens de l'écoute", estime également Matthieu Orphelin, ami et député de Hulot. "Il agit, il est là, souvent en discrétion, souvent avec de la persuasion, jamais avec une petite phrase ou avec des jeux politiques traditionnels. Mais ce n'est pas parce que vous ne le voyez pas sur un dossier qu'il n'agit pas".
"La cinquième roue du carrosse". "Son habituelle discrétion révèle toutes ces frustrations", tempère un député de la majorité qui liste toutes les couleuvres qu’a déjà dû avaler l’ancien animateur télé. "Il est parfois la cinquième roue du carrosse, même s'il se bat", pointe le député radical Olivier Falorni. "Mais je pense que la vocation de Nicolas Hulot n'est pas simplement d'être un pompier pour essayer de sauver la face à Notre-Dame-des-Landes. Pour tout vous dire, je ne suis pas persuadé qu'il fasse tout le quinquennat". Le ministre de l'Ecologie promet en tout cas qu’il n’a encore jamais mis sa démission dans la balance pour gagner un arbitrage.
Jusqu'au 23 avril pour trouver une solution
Le gouvernement a laissé jusqu'au 23 avril aux zadistes de Notre-Dame-des-Landes pour se régulariser. A l'issue de ce délai, les occupants n'ayant pas déclaré leurs projets agricoles devront être évacués avait assuré dimanche Emmanuel Macron.