Ils avaient jusqu'à lundi minuit pour présenter leur dossier. Les zadistes de Notre-Dame-des-Landes ont déposé une quarantaine de dossiers nominatifs à la préfecture, des projets agricoles et artisanaux, couvrant l'ensemble des 270 hectares occupés par les résidents. "Nous avons fait une ouverture, au gouvernement de faire un geste pour prolonger l'apaisement", expliquent-ils. Pour autant la menace d'expulsion plane toujours sur les zadistes, qui attendent une réponse de l'Etat.
"Le gouvernement est prêt à tuer". "Depuis que les dossiers ont été déposés, il n'y a eu aucune communication gouvernementale qui allait dans le sens de l'apaisement", explique un porte-parole des zadistes. "On s'attend à la possibilité qu’ils reviennent intervenir, on se tient toujours extrêmement mobilisés, on ne laissera pas détruire s'ils interviennent", prévient-il. "Si le gouvernement choisit tout de même la voie militaire pour régler ce conflit, ça veut dire qu'il est prêt à tuer juste pour l'idée les gens restent réduit à l'échelle d'individus et qu'ils ne puissent pas s'organiser ensemble à l'échelle d'un territoire", renchérit Camille, un autre porte-parole de la ZAD. "Ce n'est pas une histoire de droit, parce ce qu'on propose est parfaitement légal".
Une expulsion toujours possible. Chez les zadistes, le mot d'ordre reste donc la vigilance. Si la tension est nettement retombée depuis le dépôt des dossiers, quelques explosions de grenades ont tout de même été entendues par les gendarmes à proximité de la ZAD. Mais ces derniers évoquent un face-à-face sans heurt. Reste donc à savoir si Edouard Philippe tiendra compte de l'effort d'ouverture des zadistes. Pendant de longues semaines, ils étaient restés braqués sur le refus de présenter des projets individuels et qui ont finalement répondu à la supplique de Nicolas Hulot, venu les rencontrer à Nantes, mercredi dernier.