Deux ans après l'attentat de Nice, de nouvelles victimes se manifestent, a indiqué mercredi la garde des Sceaux Nicole Belloubet lors des 32es assises nationales de l'aide aux victimes, en rappelant la nécessité d'agir "dans l'urgence mais aussi dans la durée" pour l'accompagnement psychologique.
"À la Fondation Lenval (l'hôpital pour enfants de Nice, ndlr) il y a quelques mois, j'ai pu mesurer combien la prise en charge des enfants devait être assurée dans l'instant mais aussi dans la durée", a souligné la ministre, venue soutenir le travail des associations "On le sait aujourd'hui vous recevez encore de nouvelles victimes qui apparaissent", a-t-elle dit.
Plus de 100 demandes d'indemnisation envoyées début 2018. Au total, 3.339 demandes ont été adressées au Fonds de garantie des victimes du terrorisme (FGTI) après l'attentat de Nice sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016. 130 demandes ont encore été envoyées début 2018, et plus de 2.000 ont reçu un début de prise en charge. "C'est un nombre de victimes très important, qui peut fluctuer dans le temps et augmente à la faveur de certains événements. On sait ainsi que, lorsque le procès aura lieu, de nouvelles victimes vont se manifester...", a souligné dans Nice-Matin Élisabeth Pelsez, la déléguée interministérielle à l'Aide aux victimes. "De nombreux dossiers restent ouverts car, pour pouvoir verser l'indemnisation définitive, il faut d'abord que la personne soit complètement stabilisée. Or de nombreuses victimes présentent encore des séquelles. Mais le fonds de garantie a déjà versé 36 millions d'euros aux victimes à titre de provision", a-t-elle ajouté.
Dix-huit unités hospitalières envisagées. Outre la création d'un "centre national des ressources et de résilience" pour diffuser la recherche sur la prise en charge du stress post-traumatique et qui pourrait être abrité à Nice, à Lenval, le gouvernement envisage de créer en France 18 unités hospitalières d'accompagnement médico-psychologique. Les Assises nationales de l'aide aux victimes réunissent, autour de France Victimes, des associations créées après des attentats mais aussi des catastrophes comme l'explosion AZF à Toulouse en 2001, l'accident de train de Brétigny en 2013, ou l'ouragan Irma aux Antilles l'an dernier. Par nature imprévus et divers, ces événements présentent des similitudes lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre les aides dont les victimes ont besoin, a rappelé la ministre.