La mosquée En Nour de Nice a annoncé avoir coupé tout lien avec l'Arabie saoudite, grâce à une donation du ministre saoudien des Cultes, qui a cédé le lieu de culte à l'association qui le gère, lui permettant de se conformer à la demande des autorités. "Le bâtiment abritant la mosquée sera désormais la propriété de l'association niçoise (qui gère le lieu de culte) excluant définitivement toute crainte de dépendance et d'ingérence de l'étranger", selon un communiqué de l'avocat Ouassini Mebarek, vendredi.
La mosquée avait été ouverte en juin 2016 après une décision du Conseil d'État. La préfecture avait dû se substituer au maire LR, qui refusait d'appliquer cette autorisation d'ouverture. La préfecture des Alpes-Maritimes avait cependant demandé aux responsables de la mosquée que "cet équipement ne dépende en aucune façon d'une influence étrangère, que ce soit sur le plan de la propriété des locaux, du financement, ou de la doctrine religieuse".
Les soupçons continuent à peser, selon la mairie. L'État avait mis une seconde condition, concernant cette fois la gouvernance de la mosquée, qu'En Nour assure avoir remplie en ouvrant son conseil d'administration à d'autres représentants locaux du culte musulman. Des sièges ont été prévus pour ceux-ci, même si, dans les faits, aucun membre extérieur n'a accepté d'y siéger. "La donation (faite par le ministre saoudien des Cultes) ne remet pas en cause les soupçons qui pèsent sur la gestion de ce lieu de culte (...) et ne répond pas non plus aux soupçons de financement opaque, aux soupçons d'abus de biens sociaux et de recel d'abus de biens sociaux", a réagi vendredi la municipalité de Nice, dans une mise au point du maire Christian Estrosi.
"Nice va poursuivre son combat". Le maire indique que "la ville de Nice va poursuivre son combat, et nous allons prendre une nouvelle déclaration d'utilité publique (DUP) sur ce lieu au prochain conseil municipal". L'objectif de cette démarche est d'exproprier la mosquée afin d'y construire en lieu et place "un équipement petite enfance". Une précédente DUP, prise dans le même sens par la ville avant l'ouverture d'En Nour, n'avait pas été avalisée par le préfet.