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avec AFP/Crédits photo : CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
À Nîmes, une explosion survenue dans la nuit de mardi à mercredi dans un commerce du quartier de Pissevin a ravagé le site et ses alentours. Parmi les bâtiments touchés par l'incendie qui a suivi, un poste de police, tout juste ouvert dans ce quartier sensible. Une enquête est en cours.

Une enquête a été ouverte mercredi afin de déterminer les causes d'un incendie qui a ravagé dans la nuit un commerce jouxtant le nouveau poste de police, attendu depuis des années, du quartier nîmois de Pissevin, l'un des plus pauvres de France.

"Je confirme l'ouverture d'une enquête de flagrance afin de déterminer les causes des dégradations par incendie ou explosion. En l'état des investigations, les éléments ne permettent pas de privilégier de piste accidentelle ou volontaire", a indiqué dans un message à l'AFP la procureure de Nîmes, Cécile Gensac.

"Le commerce dégradé par l'explosion interne est fermé depuis plusieurs semaines en raison de l'absence du gérant et les investigations sont liées à la sécurisation des lieux", a ajouté la procureure.

Un quartier gangrené par le trafic

Les sapeurs pompiers du Gard sont intervenus mercredi vers 02H15 dans ce quartier de 16.000 habitants gangréné par les trafics de stupéfiants, où une importante rénovation urbaine est en cours. 

L'incendie de la boucherie s'est produit quelques heures après l'ouverture discrète au public, dans le local voisin, d'un nouveau poste de police, réclamé depuis des années par la mairie de Nîmes et par les habitants du quartier. Il devait être inauguré officiellement lundi prochain mais a fermé après l'incendie. 

"Des experts sont sur place (...) pour savoir quel est l'état de la structure du bâtiment" et déterminer "à quel moment on pourra tout simplement (le) rouvrir", a pour sa part déclaré le préfet du Gard, Jérôme Bonet, qui s'est rendu sur les lieux. "Si on devait être sur un acte volontaire, ils ont la garantie, ces habitants (du quartier), qu'on ne lâchera rien", a-t-il assuré, en soulignant que "ce quartier est en train de bouger", que des "démolitions sont en cours" et qu'un nombre "très conséquent" de trafiquants "ont été mis en prison ces derniers mois".

Comprenant des membres de la police municipale et de la police nationale, le nouveau poste avait été promis par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, au lendemain de la mort tragique d'un garçon de 10 ans, Fayed, victime d'une balle perdue à quelques pas de là il y a exactement un an, le 21 août 2023.