Sur les trottoirs, dans les montagnes, sur les plages... Chaque année, 30 millions de mégots de cigarettes sont jetés en France. Un vrai problème environnemental, sachant qu'un seul mégot peut polluer jusqu'à 500 litres d'eau, et qu'il met environ 12 ans à disparaître. Face à ces données, le député écologiste des Bouches-du-Rhône, François-Michel Lambert, a décidé de leur déclarer la guerre.
"Même logique que pour le diesel"
D'après lui, le problème est sanitaire autant qu’environnemental. "C'est aussi une tromperie pour le fumeur, car on lui fait croire depuis des dizaines d'années qu'un filtre rend la cigarette moins nocive", explique-t-il au micro d'Europe 1. Il est convaincu que les résultats d'analyse sont faussés par les industriels du tabac. "Je crains qu'on soit dans la même logique que pour le diesel", regrette-il. Le député s’apprête à déposer une proposition de loi visant à interdire la vente de cigarettes à filtres non compostables à l'horizon 2022.
Etude scientifique
François-Michel Lambert n'est pas le seul à souhaiter les voir disparaître. Des scientifiques britanniques et américains viennent de publier une étude dans le "British medical journal" à ce sujet. Pour eux, les filtres de cigarette représentent non seulement une grave menace pour l’environnement, mais ils sont aussi inefficaces pour atténuer la nocivité des cigarettes. Leur conclusion est sans appel : les filtres ne serviraient aux industriels qu'à faire des économies sur la dose de tabac utilisée lors de leur fabrication. De quoi renforcer les positions de François-Michel Lambert de la vingtaine de signataires qui militent à ses côtés.