Une centaine de lycéens ont bloqué vendredi les entrées de leur établissement à Maubeuge, dans le Nord, pour protester contre les basses températures de leurs salles de classe, touchées par une panne de chauffage. "Les classes sont à 10 degrés, on a super froid. On garde nos manteaux et parfois nos moufles en cours", explique Thomas, en terminale au lycée Pierre-Forest, qui accueille 1.200 élèves.
Chauffages d'appoint. Cette ville de l'est du département du Nord est particulièrement touchée depuis le début de semaine par la vague de froid, avec des températures largement négatives la nuit et parfois même en journée. "On les autorise à garder leurs manteaux en cours mais ce n'est pas une situation tenable sur le long terme. Après quelques heures de cours, nous sommes tous frigorifiés", s'est plaint Antoine Dutriaux, professeur de mathématiques et secrétaire Snes-FSU dans le lycée qui a précisé que plusieurs de ses collègues, dont certains tentent d'apporter des chauffages d'appoint, "sont déjà tombés malades".
Problème récurrent dans l'établissement. "On a relevé les températures dans les classes qui étaient aujourd'hui entre 13 et 16 degrés au mieux. Mais dans les ateliers, nous avons parfois des températures négatives", a-t-il expliqué. Ce manque de chauffage, "un problème récurrent dans l'établissement depuis plusieurs années", selon plusieurs sources, est dû à une pièce défectueuse de la chaudière de l'établissement et dont le remplacement nécessite un important investissement de la part de la région Hauts-de-France, en charge de la gestion des lycées. "Dès mai 2016, notre établissement avait transmis l'information à la Région que cette pièce était défectueuse", estime le professeur.
Un problème "budgétaire" pour la Région. La Région a affirmé n'être "au courant de la situation que depuis le début de la semaine", explique Manoelle Martin, vice-présidente en charge des lycées dans les Hauts-de-France. Elle avoue cependant que même si elle avait été au courant, il s'agit "avant tout d'un problème budgétaire : je n'avais pas l'enveloppe budgétaire pour 2016".
La réparation, qui devait initialement s'effectuer dans un délai de cinq semaines avec la commande d'une pièce neuve, se fera finalement dès la semaine prochaine avec une pièce reconditionnée, a précisé la Région. Une entreprise avait déjà été diligentée ce vendredi matin pour trouver une "solution de chauffage prioritaire" immédiate. Les travaux vont se poursuivre durant le week-end.