Emmanuel Macron a présidé mercredi à l'Elysée une réunion de mobilisation pour organiser la reconstruction de Notre-Dame en cinq ans, une performance jugée "réalisable" par plusieurs intervenants. "Cinq ans pour la réouverture de Notre-Dame est tout à fait plausible", a déclaré Stéphane Bern, chargé de mission sur le patrimoine auprès d'Emmanuel Macron, à l'issue de la réunion.
Présent à la réunion, Jean-Louis Georgelin, 70 ans, a été nommé dans la matinée "Monsieur reconstruction" de la cathédrale après l'incendie de lundi. Cet ancien chef d'état-major des armées va mener sa mission "d'une main de maître", a estimé Stéphane Bern. Le général "veut un état des lieux d'ici deux mois, un droit de regard et un représentant dans tous les ministères. Il doit en répondre d'ici 5 ans au président", a-t-il expliqué.
"Il y a encore des points de fragilité qu'il faut protéger"
"Il y a encore des points de fragilité qu'il faut protéger dans les prochains jours. La galerie des Chimères menace de s'effondrer sur la voûte. Des statues sur le pignon nord ont été fendues par le feu et par l'eau. Mais toutes les œuvres seront évacuées", a précisé l'animateur.
La réunion a rassemblé le Premier ministre Edouard Philippe, les ministres Bruno Le Maire (Economie), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Christophe Castaner (Intérieur) et Franck Riester (Culture), la directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay, l'archevêque de Paris Monseigneur Michel Aupetit, ainsi que le président du Centre des monuments nationaux Philippe Bélaval et Valérie Pécresse. Egalement présent, le président du Sénat Gérard Larcher a lui aussi jugé "réalisable" cet objectif fixé la veille par le président. "C'est une affaire de volonté" et, comme l'a dit "le général Georgelin, il s'agit de ne pas se perdre en colloques".
"Nous avons des décisions à prendre sur l'architecture qui reviendront au président de la République", a indiqué en sortant Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France. Cette dernière a indiqué que la région allait lancer, en lien avec le ministère du Travail, "un grand plan" pour que ce "chantier de grand prestige" permette de mettre en valeur les métiers d'art et la formation des jeunes, pour pallier le manque de main d'oeuvre dans ces métiers.
"Peut-être un projet architectural" autour de la flèche
Par ailleurs, selon Stéphane Bern, Emmanuel Macron a déclaré que la question était "ouverte" sur la manière de reconstruire la flèche, qui s'est écroulée lundi soir. "Il a été proposé que ce soit une reconstruction à l'identique. Mais il y aura peut-être un projet architectural" à la suite du concours international annoncé par Edouard Philippe. "La flèche a toujours existé mais, quand elle a été dégradée, après la Révolution, (l'architecte Eugène) Viollet-le-Duc l'a voulue beaucoup plus haute", à 93 mètres, a-t-il poursuivi. "Faut-il la reconstruire comme celle "de Viollet-le-Duc ou dans l'état qui préexistait avant 1793 ? La question se pose", a-t-il ajouté.
Le président n'a pas non plus donné son avis sur la façon de reconstruire la charpente, entre bois, béton ou métal, selon la même source. "Il n'y aura jamais assez d'agent, le président l'a rappelé", a conclu Stéphane Bern, ajoutant qu'Emmanuel Macron souhaitait que cette reconstruction soit "un ferment d'unité nationale" et non pas l'objet de "vaines polémiques".