Quelques centaines de partisans du projet controversé d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, ont porté samedi matin à la préfecture des cartons censés contenir les 270.000 votes "oui" obtenus lors du référendum de juin sur cette question.
Un projet en suspend. Cette action de l'association "Des ailes pour l'Ouest" intervient à 48 heures de l'examen par la cour administrative d'appel de Nantes de recours environnementaux contre les arrêtés préfectoraux autorisant les travaux de la future infrastructure, suspendus depuis quatre ans. Le rapporteur public, dont l'avis est généralement suivi, va proposer lundi d'annuler certains de ces arrêtés, a-t-on appris vendredi auprès d'avocats des associations requérantes.
"Le rapporteur de la cour d'appel se serait exprimé dans un pré-rapport, on ne sait pas ce qu'il y a dedans", a nuancé Alain Mustière, président de "Des ailes pour l'Ouest". "Certains disent qu'il y a des arrêtés préfectoraux qui sont entièrement approuvés, il y en a d'autres sur lesquels il y a des observations. Attendons de voir ce qu'il en est. En aucun cas le projet ne peut être annulé sur cette décision-là".
Un vaudrait mieux "arrêter les frais". L'action des partisans du transfert de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique vers un nouvel équipement à Notre-Dame-des-Landes visait à rappeler aux pouvoirs publics que "les électeurs se sont déplacés, ont voté et [a demandé] que soit respecté le vote des électeurs", a-t-il ajouté. Alain Mustière a aussi critiqué la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, qui s'est récemment opposée à Manuel Valls, farouche défenseur du projet, en déclarant qu'il "valait mieux arrêter les frais" dans ce dossier.
"Mme Royal a signé le décret de convocation des électeurs, elle a nommé des experts qui ont animé le débat public pour présenter le dossier et, donc, ses propos sont nuls et non avenus", estime le président de "Des ailes pour l'Ouest".
Le but de l'opération ? Rappeler le résultat du référendum. Les manifestants ont également érigé un mur devant l'entrée de la préfecture avec l'ensemble des boîtes de carton dont certaines en forme d'urnes, sur lesquelles on pouvait lire : "Nous avons voté, évacuez la ZAD" [officiellement Zone d'aménagement différé] ou encore un rappel des résultats du référendum : "Oui, 55,17%, participation, 51,08%". Le référendum n'avait été organisé que sur le seul département de Loire-Atlantique et non sur l'ensemble de la zone géographique concernée par ce projet.
La préfecture a reçu une délégation de l'association. Pendant ce rassemblement, les forces de l'ordre ont maintenu à l'écart une contre-manifestation d'une vingtaine de personnes. La préfecture a reçu une délégation de "Des ailes pour l'Ouest".