Les opposants au transfert de l'actuel aéroport nantais à Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique appellent à une "mobilisation massive" samedi sur le site du projet contesté, en réponse à la menace d'une évacuation par les forces de l'ordre de la Zad et de ses occupants illégaux.
Une marche vers la "zone à défendre". "Que résonnent les chants de nos bâtons" : c'est sous ce slogan que la "Coordination des opposants", regroupant une cinquantaine d'organisations, donne rendez-vous pour une marche sur la "Zad", la zone d'aménagement différé qu'ils ont rebaptisée "zone à défendre", et que Manuel Valls a promis d'évacuer à l'automne préalablement au démarrage des travaux du futur aéroport. Les "milliers et milliers" de manifestants escomptés, invités à se munir chacun d'un bâton, doivent s'élancer en milieu de matinée du nord, du sud et de l'ouest de cette zone de 1.650 hectares pour converger vers la ferme de Bellevue, l'un des soixante lieux de vie de la Zad, où sera inauguré un hangar destiné à servir de repli et de stockage de matériel en cas d'intervention des forces de l'ordre.
Après deux démonstrations de force au début de l'année, dont l'une fin février avait réuni entre 15.000 et 50.000 opposants dans le bocage nantais, cette nouvelle mobilisation vise à "faire du bruit" et "peser sur la décision de l'État d'envahir et de vider la Zad", une "menace sérieuse" à l'approche de l'échéance fixée par le gouvernement, explique Dominique Fresneau, co-président de l'Acipa, la principale association d'opposants.
Un transfert validé dans un référendum. Le transfert de l'actuel aéroport de Nantes à une vingtaine de kilomètres au nord, à Notre-Dame-des-Landes, a été validé fin juin dans les urnes par les électeurs de Loire-Atlantique. Au lendemain de cette consultation, Manuel Valls s'était engagé à lancer à l'automne les travaux de l'aéroport, en suspens depuis l'automne 2012 et la dernière tentative d'expulsion des occupants de la Zad. Après la publication le 14 septembre des derniers arrêtés préfectoraux indispensables au démarrage des travaux, les partisans du projet, les collectivités locales qui le financent en tête, ont à nouveau réclamé à l'État de "passer aux actes" et "au plus vite" pour la réalisation de cet aéroport qui aurait dû initialement être inauguré en 2017.