Cinq personnes ont été mises en examen sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, jeudi soir, pour des faits notamment d'enlèvement et de séquestration survenus à l'automne 2018, a appris l'AFP de source judiciaire.
Un zadiste frappé et ligoté. Les cinq mis en examen le sont pour "faits de violences aggravées avec interruption temporaire de travail (ITT) supérieure à huit jours", "enlèvement et séquestration avec libération avant le 7ème jour" et "association de malfaiteurs". Ces cinq personnes sont soupçonnées d'avoir, le 5 octobre dernier, exercé des violences contre un autre zadiste. Ils l'auraient notamment frappé, l'auraient ensuite ligoté puis mis de force dans un véhicule avant de le déposer ensuite à l'extérieur de la ZAD, a-t-on indiqué de même source. Tous ont été mis en cause par la victime et la justice dispose d'éléments qui viennent corroborer ses accusations, a-t-on précisé.
Selon des informations non confirmées de source judiciaire, la victime appartiendrait, contrairement à ses agresseurs, au clan considéré comme celui des "radicaux" sur la ZAD.
Trois mis en cause en détention. La procureure avait requis des mandats de dépôts pour les cinq personnes mises en examen, mais deux d'entre elles, dont la seule jeune femme du groupe, ont finalement été placées sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention (JLD). Les cinq personnes avaient été interpellées lundi et mardi.
Des "paysans et paysannes" en soutien. Dans un communiqué, des "paysans et paysannes", ainsi que des soutiens des porteurs de projet sur la ZAD appellent à la remise en liberté des personnes incarcérées et affirment que les cinq mis en examen "étaient très impliqués dans les activités de la ZAD, la plupart sont de jeunes paysans en cours d'installation, signataires de Convention d'Occupation Précaire (COP) que nous accompagnons dans leurs démarches et dans la mise en place de leurs activités agricoles".
"En tant que paysans et paysannes, nous sommes absolument scandalisés à l'idée que cette incarcération préventive puisse interrompre brutalement les parcours agricoles entamés et mettre en péril des fermes que nous venons tout juste de sauver après de longues années de lutte commune", poursuit le communiqué, selon lequel "l'État dit vouloir installer des jeunes paysans" mais, qu'en "les incarcérant aujourd'hui, il casse cette dynamique".