Rencontre avec des occupants de la Zad de Notre-Dame-des-Landes, qui ont déposé des dossiers, la semaine dernière, en préfecture, pour défendre leurs différents projets.
Une quarantaine de projets agricoles ou artisanaux nominatifs ont été déposés la semaine dernière, répondant ainsi à l'appel pressant mercredi du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, qui a fixé lundi 23 avril comme date butoir. 28 projets agricoles déposés vont être évalués lundi, à la chambre d'agriculture des Pays de la Loire. Les occupants de la ZAD attendent donc les décisions, entre appréhension et espoir, alors que l'ultimatum pour ceux qui voudraient encore déposer des dossiers expire lundi soir, à minuit.
"On a réussi à faire baisser la tension 'politico-militaire'". Lucas est dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes depuis six ans. Il brasse de la bière, construit même un nouveau bâtiment. Il fait partie de ceux qui ont déposés un dossier la semaine dernière en préfecture. Aujourd'hui, il croit à une sortie de crise. "Là, on a commencé à leur faire comprendre qu'on n'est pas des illuminés. On a un projet compliqué, qui est riche, et on a réussi à faire baisser la tension 'politico-militaire'. On commence à apercevoir une porte de sortie possible", explique-t-il. Pour autant, il est bien conscient que tout est très loin d'être réglé. "C'est encore des heures et des heures de négociations pour ficeler ce projet-là", indique Lucas.
"Nous empêcher de faire ce que l'on juge bon". Cet optimisme n'est pas partagé par Pierrot, le forgeron. Comment la ZAD peut rentrer dans des cases et continuer comme avant ? Il se pose la question. "Je ne suis pas pessimiste, je fais confiance à mes camarades, mais par contre, la volonté étatique qu'il y a derrière la normalisation, c'est de nous empêcher jusqu'au bout de faire ce qu'on juge bon", estime-t-il. "C'est un espèce de piège dans lequel on est entrés en connaissance de cause". L'esprit de la ZAD peut-il perdurer après la normalisation ? La question est dans toutes les têtes et c'est le pari qu'on fait tous les signataires.