"L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, c'est fini" : des milliers d'opposants sont attendus samedi sur la ZAD pour fêter "la victoire de l'abandon" de ce projet quinquagénaire et réaffirmer leur détermination à gagner une deuxième bataille, celle de la gestion collective des terres "sauvées du bétonnage".
Venus de toute l'Europe. Des militants anti-NDDL venus de toute la France, mais aussi d'Europe, doivent converger à la mi-journée sur ce territoire bocager de 1.650 hectares, pour y célébrer, à l'appel du mouvement très hétérogène des anti-aéroport, la fin officielle de ce projet né dans les années 1960, devenu le vecteur de l'opposition à d'autres programmes d'infrastructures. Et si la fête sera internationale, c'est que cette lutte parle à tout le monde, estime Camille, habitant de la ZAD. "Ça peut paraître étrange qu'autant de personnes se préoccupent de ce bout de territoire et en même temps, les manières qu'on a trouvé de vivre ici, on a l'impression que ça fait sens pour tout un tas de personnes qui ont envie de les préserver", rapporte-il au micro d'Europe 1.
"Fête démesurée". Annoncé le 17 janvier par l'exécutif, l'abandon du nouvel aéroport nantais est devenu définitif vendredi avec l'expiration du décret qui le déclarait d'utilité publique (DUP), signé il y a dix ans. Pour célébrer cette "victoire après une bataille de plus de cinquante ans", les anti-aéroport ont prévu une "fête démesurée" : dans une ambiance carnavalesque, des milliers de personnes, voire "des dizaines de milliers" selon les organisateurs, doivent déambuler dans la ZAD, accompagnées de fanfares et de chars, et festoyer jusque tard dans la nuit, autour de cinq scènes musicales.
Pour Cyril, un paysan du collectif Copain 44, en plus de fêter l'enterrement du projet, il faut aussi penser à l'avenir: "on a des projets sur ce territoire qu'on porte depuis des années tous ensemble". "La mobilisation de week end marquera aussi que les gens veulent avoir un regard sur ce qui va se passer demain, donc pas d'expulsion le 31 mars comme l'a annoncé le gouvernement et qu'on nous laisse gérer ce territoire d'une façon un peu différente de ce qu'on peut voir à l'extérieur de la zone", explique ce militant.
Point d'orgue à 15h. "Ce sera une fête grandiose, inouïe, hors norme. Comme la lutte", prédit Geneviève Coiffard, membre de la Coordination des opposants, qui regroupe une soixantaine de structures, associations, syndicats et partis politiques. Le point d'orgue de cette mobilisation est attendu vers 15h, dans un champ de la ferme de Bellevue, occupée depuis janvier 2013 par un collectif de paysans anti-aéroport, où sera brûlée une grande effigie de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.