La principale association pro-aéroport, Des ailes pour l'Ouest, a annoncé jeudi qu'elle ne participerait pas à la médiation mandatée par le gouvernement sur le dossier brûlant de Notre-Dame-des-Landes, dénonçant la nomination de "deux opposants notoires comme médiateurs". L'association a annoncé dans un communiqué qu'elle refusait de s'associer à "une parodie de conciliation" et "renouvelait sa demande d'entretien de toute urgence avec le Premier ministre".
Un ancien pilote de ligne proche de Nicolas Hulot, Gérard Feldzer, un ingénieur membre du Conseil économique et social, Michel Badré, et une préfète, Anne Boquet, ont été désignés par Matignon pour se pencher sur le projet polémique de transfert de l'aéroport de Nantes-Atlantique, au sud de l'agglomération, vers Notre-Dame-des-Landes.
"Inacceptable". "Il est inacceptable que Gérard Feldzer, un ancien élu EELV qui soutient ouvertement les zadistes occupants de la ZAD, ait été nommé, abandonnant ainsi toute notion d'objectivité", a déclaré Alain Mustière, président de l'association, cité dans le communiqué. "Quant à Michel Badré, il a été nommé au CESE (Conseil économique et social, NDLR) par une association opposée au projet, ce qui est inacceptable", a-t-il ajouté.
Pour Retailleau, c'est une "mascarade". Bruno Retailleau, président du Syndicat mixte aéroportuaire (SMA), qui regroupe les collectivités soutenant le nouveau projet d'aéroport, a également qualifié la médiation de "mascarade", se disant aussi stupéfait par le choix de Gérard Feldzer, qu'il qualifie de "militant". "Si le gouvernement ne me donne pas des garanties sérieuses sur la neutralité de cette médiation, je ne me rendrai pas à cette réunion. Car je ne me prêterai pas à une parodie de concertation", a déclaré M. Retailleau,également président (LR) de la région Pays de la Loire.
Les anti-aéroport partagés. Les anti-aéroport se sont montrés plus partagés sur le choix des médiateurs. "Il y a une préfète, je suis toujours méfiant sur les préfets qui sont aux ordres", a réagi Dominique Fresneau, membre de l'Acipa, principale association d'opposants. "Quant au contenu de la mission, on essaye de faire confiance à Nicolas Hulot qui connaît très bien le dossier. Si l'intérêt de cette mission est d'étudier toutes les alternatives possibles à Notre-Dame-des-Landes, bien sûr qu'on les étudiera comme on le fait déjà", a-t-il ajouté.