Les zadistes de Notre-Dame-des-Landes n'ont plus que deux semaines pour quitter la zone. La date ultimatum fixée par le Premier ministre après l'abandon du projet d'aéroport coïncide avec la fin de la trêve hivernale. L'avenir des terres agricoles, toujours incertain, est discuté lundi après-midi lors d'un premier comité de pilotage lancé par Nicole Klein, la préfète des Pays de la Loire.
Visions opposées. "L'apaisement", tel est le maître-mot de la préfète depuis deux mois. Mais le terme prend des airs de gageure tant s'affrontent deux visions diamétralement opposées. D'un côté, les opposants à l'ex-projet d'aéroport, soutenus par la Confédération paysanne, souhaitent une gestion collective des terres calquée sur le modèle du Larzac. De l'autre coté, le département de la Loire-Atlantique, qui avait acquis 85% de la surface de la Zad, revendue ensuite à l'Etat, demande une rétrocession des 900 hectares de terres pour en confier la gestion à la chambre d'agriculture.
Les zadistes veulent se faire entendre. Avec cette dernière option, les projets alternatifs dans la Zad seraient de facto balayés, et la préfète doute que cette voie soit un facteur d'apaisement. Autour d'elle, la réunion de lundi entre élus, syndicats agricoles et association doit permettre d'avancer sur l'avenir de la zone. Mais les zadistes, qui refusent d'être oubliés alors qu'ils s'estiment "seuls légitimes à prendre en charge l'avenir de la Zad", s’inviteront sous ses fenêtres.